FloriLettres

Entretien avec Olivier Muth. Propos recueillis par Nathalie Jungerman

édition novembre 2019

Entretiens

Conservateur en chef du patrimoine, Olivier Muth, directeur des archives départementales des Hauts-de-Seine, a consacré sa thèse de l’École nationale des Chartes à la correspondance de Louise de Vilmorin. Il a établi trois volumes de lettres pour la collection Le Promeneur / Gallimard (Correspondance croisée avec Jean Cocteau, Correspondance avec ses amis et Correspondance à trois avec Duff et Diana Cooper), un recueil d’articles en 2016 aux Cahiers de la NRF, Objets-chimères : articles et textes rares (1935-1970), et, en 2019 aux Éditions Honoré Champion, Correspondance croisée avec Jean Hugo. Il est le commissaire de l’exposition « Une vie à l’œuvre : Louise de Vilmorin (1902-1969) à la Maison de Chateaubriand.


Couverture du livre de la Correspondance entre Louise de Vilmorin et Jean Hugo

Vous avez soutenu une thèse sur La correspondance générale de Louise de Vilmorin, publié ensuite trois recueils de sa correspondance aux éditions Gallimard, collection « Le Promeneur » (avec ses amis, Jean Cocteau, Duff et Diana Cooper – Correspondance à trois) et un quatrième recueil qui vient de paraître chez Honoré Champion, la Correspondance croisée Louise de Vilmorin / Jean Hugo. Vous avez organisé également une exposition qui lui est consacrée, présentée en ce moment à la Vallée-aux-Loups, Maison de Chateaubriand, à l’occasion du cinquantenaire de sa mort. Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à Louise de Vilmorin et plus particulièrement à sa correspondance ? 

Olivier Muth Dans le cadre d’une thèse de l’École nationale des Chartes, j’ai cherché un sujet de recherche. Le concept de sociabilité, de mondanité et la cour du Second Empire de Napoléon III m’intéressaient, mais il n’y avait pas beaucoup de nouveautés en termes de sources et d’archives. Grâce à la bibliothécaire de l’École doctorale de la Sorbonne qui était une amie des Vilmorin, j’ai découvert cette famille de grainetiers et botanistes, avant de me pencher plus particulièrement sur la figure de Louise de Vilmorin. J’ai appris que les papiers de cette dernière, qui constituaient un ensemble volumineux, avaient été déposés à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet. J’ai commencé à y travailler en étudiant de prime abord l’épistolarité, c’est-à-dire tous les mécanismes utilisés dans la rédaction d’une lettre, les codes de l’écriture, les lieux communs, les réseaux de sociabilité...  Louise de Vilmorin écrivait beaucoup et j’ai choisi, pour ma thèse, la correspondance familiale qui coïncide avec les premières années. Le matériau épistolaire était très intéressant. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, la vie et l’œuvre de Louise de Vilmorin ont suscité un regain d’intérêt, et j’ai eu l’opportunité de publier, à partir de 2003, une partie de sa correspondance aux Éditions Gallimard, collection « Le Promeneur ».

Louise de Vilmorin a publié de la poésie, des romans : Madame de et Julietta, pour ne citer que les plus connus, ont été adaptés au cinéma... Sa correspondance tient une place très importante dans son travail d’écriture. Les lettres et, en particulier celles à Jean Hugo, témoignent notamment de la création littéraire... Par exemple, dans sa lettre d’avril 1950 (page 508), Jean Hugo commente et critique un poème de Louise de Vilmorin vers par vers...

O.M. L’œuvre de Louise de Vilmorin est protéiforme (romanesque, poétique, épistolaire, journalistique, cinématographique, radiophonique et télévisuelle). L’objectif de l’exposition intitulée « Une vie à l’œuvre », qui a lieu actuellement à la Maison de Chateaubriand, est de présenter la variété des formes d’expression dont elle a fait preuve, à l’instar d’un Jean Cocteau, ainsi que la correspondance qui peut être assimilée à l’œuvre. Ce qui m’intéressait dans les échanges épistolaires et notamment ceux avec Jean Hugo, c’était, non pas tant les aspects biographiques ou intimes (même si l’expression du sentiment amoureux est très intéressante), mais la genèse de l’œuvre littéraire. Je pense que les ayants droit de Jean Hugo – qui ont autorisé la publication de ces lettres – ont bien compris l’intérêt qui était le mien : montrer, avec cette correspondance, l’élaboration d’une esthétique, le processus créatif de Louise de Vilmorin et l’influence qu’a eu Jean Hugo sur son écriture, surtout poétique. L’apport essentiel de cette édition, et aussi de l’exposition, est de la découvrir au travail : le caractère laborieux qu’elle avait pour produire – elle ne s’en cachait pas –, et en même temps, l’extrême précision, le côté ciselé du résultat final, particulièrement en ce qui concerne la poésie.

Parlez-nous de son goût pour les calembours, les jeux du langage qu’elle partage avec Jean Hugo...

O.M. Jean Hugo lui donnait son avis, lui proposait des lectures, lui adressait des sources d’inspirations, en particulier des vers et des calembours. Il lui envoyait des livres lorsqu’elle s’était retirée en Alsace pour mieux se concentrer sur l’écriture. Il y avait aussi beaucoup de traits d’esprit dans les échanges de Louise avec ses frères et en particulier avec André de Vilmorin qui s’amusait à des calembours sur les départements et les chefs-lieux. Ses recherches très précises sur les mots produisaient des figures de style parfois assez rares comme dans le poème composé à partir de notes de musique ou de lettres de l’alphabet, ou encore les calligrammes. André de Vilmorin, dans un écrit de 1962, ou André Malraux, dans la préface qu’il a livré au recueil posthume, Solitude, ô mon éléphant, établissent la filiation avec la poésie de Guillaume Apollinaire. Certaines influences sont donc non négligeables.

Quant à la peinture ?

O.M. Louise de Vilmorin s’est d’abord essayé à la peinture dans les années 1930 lors de son exil à Las Vegas où elle s’ennuyait malgré la naissance de ses trois filles. Elle y vivait avec son premier mari, Henry Leigh Hunt (1886–1972), homme d’affaires américain qui avait des intérêts en Amérique du Sud et s’absentait beaucoup. Antoine de Saint-Exupéry et l’abbé Arthur Mugnier (intellectuel attentif à ses contemporains 1853-1944) avaient très tôt senti toute l’imagination et la création qu’elle pouvait avoir. C’est André Malraux qui lui a conseillé d’écrire : « Si vous vous ennuyez, évadez-vous en écrivant ». On présente dans l’exposition certaines de ses aquarelles – dans les années 60, elle peignait encore – mais ce n’est pas avec la peinture qu’elle a percé ni, je pense, qu’elle aurait voulu percer. Il s’agissait davantage d’un hobby. Contrairement aux lettres de Jean Hugo qui sont souvent illustrées de dessins ou d’aquarelles miniatures, les lettres de Louise de Vilmorin sont rarement, voire jamais, illustrées.  

Comment sont les autographes, l’écriture manuscrite de ses lettres ? Faisait-elle des brouillons ?

O.M. À ma connaissance, elle ne faisait pas de brouillons de lettres, en tout cas, ils n’ont pas été conservés. Elle dit souvent d’ailleurs qu’elle ne se relit pas. En revanche, ses textes et articles de presse sur lesquels j’ai un peu travaillé aussi, présentent plusieurs versions. Les manuscrits sont raturés, il y a des repentirs, et même sur les tapuscrits figurent des corrections. Elle avait une écriture graphique assez lisible, avec des pleins et des déliés, mais une ponctuation flottante. Ses lettres sont fluides, d’un seul tenant, avec peu de coquilles et de ratures. Elle disait que l’écriture épistolaire lui procurait beaucoup de plaisir. Ce n’est pas le cas des articles motivés par des besoins financiers et dont les brouillons sont laborieux, surchargés. Ce qui, à mon avis, en dit beaucoup sur le plaisir d’écrire.

Peut-on dire que la correspondance fait partie de son œuvre littéraire ?

O.M. Depuis les années 1990, la correspondance des écrivains ou des artistes, d’une manière générale, est considérée comme faisant partie de l’œuvre. Dans le cas de Louise de Vilmorin, la correspondance sert de laboratoire, non pas uniquement sur la genèse de l’œuvre mais aussi sur le jaillissement d’une idée. C’est-à-dire qu’au hasard de la plume, certaines formules écrites dès les années 1930, seront reprises dans des poèmes ou des jeux de langage. À cet égard, on peut considérer que l’écriture épistolaire est une sorte de préfiguration, ou peut servir de préfiguration, à des œuvres ultérieures.

Il y a de nombreuses descriptions dans sa correspondance : description d’elle-même, de personnalités, de lieux, portrait de son père, par exemple, pour ses mémoires... Certaines lettres sont très longues...

O.M. Oui, mais je pense que Louise de Vilmorin est surtout remarquable dans la courte contribution. Ses romans ou ses articles les plus longs, et peut-être ses lettres les plus longues, ne sont pas forcément les meilleurs. Elle est beaucoup plus percutante dans un texte court, que ce soit un poème, une figure de style, un calligramme, une lettre recto-verso. En revanche, a contrario de ce que je viens de dire, elle excelle dans l’observation de ses contemporains et dans le recensement de situations. Lorsqu’elle décrit des soirées ou des dîners à l’ambassade, quand elle raconte des virées en Suisse, en Allemagne ou en Autriche, son écriture est savoureuse. La frontière entre la réalité et l’imagination est toujours un peu difficile à percevoir, mais quand bien même les situations sont romancées, elles sont signifiantes. Dans ses lettres à Jean Hugo en septembre 1948, elle commence à relater ses souvenirs d’enfance afin de préparer ses mémoires (œuvre qui n’est pas advenue). Une première partie est consacrée à sa journée et une autre à ses souvenirs racontés de façon assez romanesque ou romancée.   

Les correspondants tiennent une chronique mondaine, et parlent de la vie politique, économique et culturelle, de leur famille respective, de leur santé, ils expriment aussi leurs sentiments, surtout Louise...

O.M. En effet, mais un peu moins dans les échanges avec Jean Hugo dont la conversion religieuse, le divorce d’avec Valentine Hugo et son installation en Camargue, l’ont amené à se retirer du monde. Forcément, le tourbillon mondain ne l’intéressait pas tellement et Louise de Vilmorin l’évoque moins dans ses lettres à Jean Hugo que dans d’autres correspondances. C’est aussi ce qui fait l’intérêt de cet échange, plus axé sur la genèse de l’œuvre que sur la mondanité. Il faut dire que j’ai limité la publication à une période qui s’étend de 1948 à 1954, après l’ambassade britannique et avant le salon bleu de Verrières. Louise de Vilmorin était sans doute à cette époque plus concentrée sur sa production et sa création.

En tout cas, ce qui demeure, c’est l’expression de ses sentiments... Dans l’échange épistolaire avec les Cooper, Duff se fatigue de la dépendance affective de Louise de Vilmorin, de son insistance, de ses appels quotidiens et la relation amoureuse se transforme en relation amicale... Dans cette correspondance croisée, Louise de Vilmorin soupçonne parfois l’indifférence de Jean Hugo et s’en plaint. Elle écrit dans une lettre de 1948 (page 290) : « Aujourd’hui, en te lisant, je respirai un air d’indifférence (...) » Elle est tourmentée...

O.M. Oui. Dans ses lettres à Jean Hugo et dans celles à Duff Cooper, on retrouve un certain nombre de formulations similaires. L’expression des sentiments, du sentiment, et notamment la crainte du délaissement – tourment issu peut-être de la relation lointaine avec sa mère – domine après l’expression de la passion qui s’émousse assez vite. Duff Cooper écrivait dans ses mémoires que Louise de Vilmorin était accaparante, en français dans le texte, et que pour cette raison, sans doute, elle n’avait jusqu’alors pas eu de relation très suivie ou épanouissante. La fréquence de l’échange épistolaire et le vocabulaire que Louise de Vilmorin emploie, même si ce sont des lieux communs, peuvent avoir un effet envahissant chez un correspondant, voire un lecteur. La relation avec Duff Cooper et celle avec Jean Hugo se sont transformées en liens amicaux durables. Sauf avec son premier mari américain, avec lequel les relations étaient difficiles parce qu’il y a eu des enfants dont elle n’a pas eu la garde, on retrouve tout au long de sa vie, les hommes qu’elle a aimés, que ce soit Orson Welles, Gaston Gallimard ou André Malraux, son amour de jeunesse, qui reviendra et s’installera avec elle à Verrières-le-Buisson quelques années avant sa mort.

Quelques mots sur la biographie de Louise de Vilmorin écrite par Geneviève Haroche-Bouzinac ?

couverture de la biographie de Louise deVilmorin par Geneviève Haroche

O.M. Dans le cadre du cinquantième anniversaire de la mort de Louise de Vilmorin, on propose une sorte de triptyque : une nouvelle biographie de Louise de Vilmorin par Geneviève Haroche-Bouzinac, une exposition (et son catalogue) plutôt centrée sur l’œuvre, et l’édition de la correspondance avec Jean Hugo. Trois biais pour accéder à une certaine complétude ou plénitude de la personnalité de Louise de Vilmorin. S’agissant de la biographie de Geneviève Haroche, elle vient après trois biographies dont la dernière a plus de dix ans (Françoise Wagener, Je suis née inconsolable. Louise de Vilmorin (1902-1969), Albin Michel, 2008). Chacune d’entre elles apportent des pierres à l’édifice, à la fois parce que des sources nouvelles surgissent ou deviennent accessibles et aussi parce qu’elles ont un angle d’attaque un peu différent. Celle de Geneviève Haroche, Louise de Vilmorin. Une vie de bohême, publiée récemment chez Flammarion, est extrêmement documentée et a pu, entre autres, bénéficier de l’apport de la correspondance avec Jean Hugo qui jusqu’alors était sous cloche, compte tenu des droits à la vie privée qui s’y attachaient. Comme Louise de Vilmorin passait beaucoup de temps à écrire, qu’elle était une correspondante régulière et scrupuleuse qui racontait ses journées, ses lettres fournissent bien sûr un matériau supplémentaire pour l’écriture d’une biographie. Aussi, Une vie de bohème (le catalogue de l’exposition également) apporte des éléments intéressants sur l’analyse de l’œuvre romanesque et poétique. L’ouvrage de Geneviève Haroche n’est pas qu’une biographie – c’est-à-dire un récit d’événements –, mais une somme renouvelée qui procure des éléments complémentaires.

Est-ce que dans l’édition de la correspondance avec Jean Hugo, toutes les lettres retrouvées ont été publiées ?

O.M. Oui. Il y a plus de 500 lettres de Jean à Louise qui sont à la bibliothèque littéraire Jacques Doucet, datées de 1935 à 1969 ; et plus de 700 lettres de Louise à Jean qui sont en mains privées dans la famille Hugo, de 1948 à 1969. Les lettres de Louise à Jean de 1935 à 1944 n’ont pas été retrouvées. On sait qu’elles existent puisque Loretta Hugo les mentionne dans un petit codicille. Il semble qu’il n’y en ait pas eu de 1944 à 1948. Étant donné la masse que représente ces lettres, j’ai dû faire une sélection, pas tant sur le contenu que sur l’amplitude chronologique. En ce sens, je me suis arrêté en 1954, année de la publication (en octobre) de L’Alphabet des aveux qui est un peu leur œuvre commune, considérant qu’à partir de 1955, d’une manière générale, la correspondance est moins intéressante parce que la création s’étiole et Louise de Vilmorin devient plus sédentaire. En revanche, pour la période de 1935 à 1954, les lettres sont publiées in extenso, modulo une phrase où Louise avait un jugement de valeur inintéressant sur Loretta Hugo qu’elle semblait apprécier par ailleurs, puisqu’elle en parle en très bons termes dans la correspondance. À part cette phrase, les ayants droit de Jean Hugo et de Louise de Vilmorin ont autorisé la publication des lettres dans leur intégralité, ce qui est évidemment une belle marque de confiance et corrobore le fait que l’intérêt de cette correspondance est plus littéraire qu’intime.  

Comment qualifieriez-vous son style romanesque ?

O.M. Il est admis qu’il est représentatif d’une époque. De ce point de vue, il peut apparaître à certains égards comme étant un peu daté. Il faut quand même souligner l’imagination, la féérie ou même un certain surréalisme dans Sainte-Unefois et La Fin des Villavide qui sont d’une grande fantaisie. Ce qui d’ailleurs n’a pas échappé à Jean Cocteau. Aussi, comme l’a montré Geneviève Haroche, les objets jouent un rôle important, ils servent de noyau à l’histoire : les boucles d’oreille, l’étui oublié dans le train, la lettre dans un taxi, etc. Il y a aussi tout un ressort romanesque autour du mensonge, du quiproquo, de la dissimulation qui peut être comique, comme dans Julietta, ou dramatique comme dans Madame de. Enfin, on a des personnages archétypaux : la jeune fille, la mère, l’amant. Julietta et Madame de se lisent et se regardent à l’écran avec plaisir. Encore une fois, elle me semble davantage exceller dans la courte contribution que dans les romans-fleuves, et L’Heure Maliciôse par exemple, n’est sans doute pas le meilleur roman.

Le parcours de l’exposition « Louise de Vilmorin 1902-1969. Une vie à l’œuvre » est à la fois chronologique et thématique... Pouvez-vous nous présenter cette exposition qui compte bon nombre de photographies et de lettres ?

O.M. Son objectif est de valoriser l’œuvre puisque la vie romanesque, bien connue, de Louise de Vilmorin l’a quelque peu éclipsée... (D’autant plus que l’exposition est organisée dans une maison d’écrivain). Compte tenu des lieux qui sont quand même contraints, nous avons voulu trois salles thématiques. La première concerne les deux piliers que sont la maison de commerce et la famille ; dans la deuxième, la plus importante, figure l’œuvre – romanesque, journalistique, poétique, scénaristique – ; et la troisième est plutôt une approche intimiste consistant à recréer le salon bleu de Verrières-le-Buisson et à présenter Louise de Vilmorin dans son intimité, avec l’entourage de ses amis artistes. C’est une exposition littéraire dans le sens où les documents présentés sont essentiellement écrits et nécessitent de s’immerger dans l’œuvre : manuscrits, tapuscrits, imprimés, dédicaces, envois... Mais évidemment, nous avons agrémenté l’ensemble avec des affiches (de films ou de la maison de commerce), des photographies, des sculptures et tableaux (bustes par Jacques Zwobada, pastels de Jean Hugo, aquarelles de Louise de Vilmorin), et des petits objets décoratifs (elle aimait beaucoup s’entourer d’objets). La présentation des documents est rythmée par les grandes figures littéraires, amicales ou amoureuses, qui ont jalonné et influencé son œuvre : Antoine de Saint-Exupéry, André Malraux, Jean Cocteau, la période hongroise, la période à l’ambassade avec les Cooper, Jean Hugo, les années 1950, le journalisme, Roger Nimier, René Clair. Le partenaire principal est la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet qui a prêté notamment des lettres originales de Cocteau et Malraux... Il y a quelques prêts de la Bibliothèque nationale de France, plutôt des imprimés, et d’autres privés de la famille Vilmorin et de la famille Hugo. Les photos et les unes de presse sont des fac-similés ainsi que certaines affiches. Nous avons aussi acheté et constitué un fonds de documents imprimés pour les archives départementales des Hauts-de-Seine dont je suis le directeur. L’exposition s’accompagne de tout un programme d’animations : des conférences, des projections de films, et un colloque sur les correspondances littéraires qui aura lieu le samedi 29 février 2020, intitulé « Expression des sentiments ou laboratoire de l’œuvre ? Correspondance avec Jean Cocteau, Jean Hugo, André Malraux et Pierre Seghers ».
Il y aura quatre intervenants : Dominique Marny pour Jean Cocteau, François de Saint-Chéron pour André Malraux (il a publié les Lettres choisies d’André Malraux), Geneviève Haroche-Bouzinac pour les lettres à Pierre Seghers et moi-même pour la correspondance croisée avec Jean Hugo. Le personnage de Louise de Vilmorin se prête bien à tout un ensemble d’animations qui va de l’atelier de composition floral au colloque sur les correspondances littéraires.