Historien du cinéma, Laurent Véray est spécialiste du cinéma des premiers temps et de la production française de l’entre-deux-guerres. Ses travaux portent également sur les écritures audiovisuelles de l’histoire, la didactique des images, les usages des images d’archives et la question du patrimoine cinématographique. Il a réalisé pour la télévision L’Héroïque cinématographe (2003) et La Cicatrice : une famille dans la Grande Guerre (2014). Ce documentaire (soutenu par la Fondation La Poste) a été prolongé par la mise en place d’un site Internet pédagogique, « Plateforme 14-18 », à destination des enseignants et des élèves du secondaire.
Le film documentaire, Haute solitude, que vous avez réalisé, sort dix ans après la panthéonisation de Jean Zay qui a eu lieu le 27 mai 2015 (avec Geneviève de Gaulle, Germaine Tillion et Pierre Brossolette). Comment en êtes-vous venu à faire un film sur cet ancien ministre du front populaire, injustement condamné en août 1940, puis assassiné par la milice de Vichy en juin 1944 ?
Laurent Véray : Jean Zay a d’abord été pour moi, en classe primaire, le nom d’un groupe scolaire à Clermont-Ferrand, où je suis né et où j’ai passé ma jeunesse. Quelques années plus tard, étudiant à la faculté d’histoire de cette ville, m’intéressant tout particulièrement à la période de l’entre-deux-guerres, j’ai appris qui il était et le rôle qu’il avait joué comme homme d’État au sein du gouvernement de Léon Blum, en 1936. Je fus d’autant plus frappé par son destin et sa terrible fin qu’à la même époque, j’étais pigiste au journal La Montagne, dans l’agence locale de Riom, située à deux pas de la maison d’arrêt où il fut enfermé avant d’être assassiné en 1944.
Le désir de revenir sur cette histoire m’a longtemps trotté dans la tête. Les choses se sont concrétisées en 2014, lorsque, par l’intermédiaire de l’historien Pierre Allorant, j’ai fait la connaissance des deux filles de Jean Zay, Catherine et Hélène, après la projection à Orléans de mon documentaire La Cicatrice. Une famille dans la Grande Guerre. Dans un geste de confiance et de grande générosité, elles m’ont permis d’accéder aux exceptionnelles archives privées de leur père (ses notes manuscrites, ses carnets, ses correspondances, ses photographies, etc.) tout en m’offrant la possibilité d’en faire un film. Le projet a mis dix ans à voir le jour... Faire ce film a été avant tout pour moi l’occasion de rendre hommage à un homme de conviction que j’admire profondément, dont l’action réformatrice remarquable, notamment en matière d’éducation et de culture, se situe loin des ambitions politiciennes. Un grand défenseur de l’État de droit (il était avocat), épris de liberté, qui a été privé de la sienne à cause de ses idées progressistes, avant d’être tué par des fascistes français. Ce que je trouve impressionnant chez Jean Zay, c’est son engagement républicain sans limite, sa détermination politique, sa volonté d’atteindre le meilleur de lui-même pour le mettre au service de la France, et ce, face à la calomnie qu’il subit tout au long des années 1930, jusqu’à l’inique condamnation dont il est victime en octobre 1940.
Le film porte le titre d’un recueil de proses poétiques de Léon-Paul Fargue publié en 1941. Le poète disait de Haute solitude qu’il était un « diorama d’états d’âmes », le diorama étant l’ancêtre de la photographie et du cinéma…
L.V. : L‘écrivain et poète Léon-Paul Fargue, auteur du célèbre Piéton de Paris en 1939, était un ami proche de Jean Zay qui le recevait souvent dans son bureau du ministère où ils parlaient ensemble de littérature. Fargue publie en 1941 Haute solitude, un essai dont il envoie un exemplaire à la maison d’arrêt de Riom. Lorsqu’il le reçoit, Jean Zay note immédiatement dans son carnet qu’il aurait aimé utiliser ce titre pour le journal intime qu’il commence à rédiger. En prison, Jean Zay redécouvre en effet le plaisir et l’importance d’écrire. Il y consacre quotidiennement beaucoup de temps. C’est l’occasion pour lui de donner du sens à l’épreuve de la solitude, de se retrouver lui-même, d’explorer en profondeur les moindres recoins de sa pensée. Parce qu’écrire, c’est croire en demain, malgré l’enfermement, la mise à l’écart de la société. Écrire devient alors un acte de survie et de résistance. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi de donner au film ce titre trouvé par Léon-Paul Fargue qui convient si bien au sort subi par Jean Zay. Un film entièrement construit à partir d’une sélection de ses écrits de prison dont il adopte, en quelque sorte, le point de vue interne.
Élu député en 1932 alors qu’il était âgé de 28 ans, Jean Zay s’engage en 1939 dans l’Armée française avec le grade de lieutenant. Dans quelles circonstances est-il arrêté en août 1940 ?
L.V. : Jean Zay, qui appartenait au parti radical-socialiste, était ce que l’on appelle un homme de gauche. Il a été élu député du Loiret en 1932, à l’âge de 28 ans. Jeune, talentueux et prometteur, il incarnait le courant républicain et laïc, les principes de l’État de droit. C’est pour toutes ces raisons que Léon Blum le nomme ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts dans le gouvernement du Front populaire en 1936. Il restera ministre, même après la chute de Blum, jusqu’à la mobilisation en 1939. Il s’engagea alors comme volontaire pour faire la guerre malgré son statut d’élu de la nation qui l’en dispensait.
Le 16 août 1940, Jean Zay était arrêté au Maroc avec 27 autres parlementaires dont Pierre Mendès France. Ils étaient partis à bord d’un bateau, le Massilia, pour continuer la guerre contre l’Allemagne nazie depuis l’empire colonial français, mais ils furent accusés de désertion par le gouvernement du maréchal Pétain arrivé au pouvoir le 10 juillet 1940. Transféré à Clermont-Ferrand, Jean Zay fut jugé par un tribunal militaire, qui, après une parodie de procès, le condamna à la dégradation militaire et à la déportation en Guyane pour une durée indéterminée, le 4 octobre 1940. Cette peine politique, qui n’est pas sans rappeler celle d’Auguste Blanqui après la Commune, inexécutable en temps de guerre, fut transformée en incarcération en métropole. Après un peu plus d’un mois passé dans un cachot du Haut-Fort Saint-Nicolas à Marseille, Jean Zay, grâce à l’intervention de son avocat Alexandre Varenne, est transféré à la prison de Riom où il sera détenu jusqu’à son assassinat par la Milice, le 20 juin 1944, dans la forêt de Cusset, au lieu-dit le Puits du diable.
D’origine juive du côté de son père, il devient un bouc émissaire du gouvernement de Vichy…
L.V : C’est tout à fait exact. Pétain, devenu le « chef de l’État français », dans le cadre de sa « révolution nationale », voulait faire de Jean Zay un exemple de ce qu’il nommait les « ennemis de l’intérieur » à éliminer à tout prix. Républicain, ancien ministre du Front populaire, d’origine juive du côté de son père (alors que, comme sa mère et sa femme, il était protestant) et franc-maçon, Jean Zay cochait toutes les cases pour devenir un des boucs émissaires du nouveau régime autoritaire et liberticide de Vichy.
Dans le film, le commentaire (ou plus exactement voix-off) est essentiellement constitué de la parole écrite de Jean Zay, portée par la voix du comédien Éric Caravaca qui lit ses lettres et carnets. Comment avez-vous procédé pour construire la narration et choisir les textes parmi les nombreux documents que vous avez dû consulter ?
L.V : Il ne s’agit pas d’un commentaire en effet mais d’un montage d’extraits de textes rédigés par Jean Zay en prison. Ces assemblages de mots constituent ainsi la voix vivante du narrateur du film, tel un monologue intérieur. Et Éric Caravaca ne s’est pas contenté de les lire, il les a habités, interprétés avec talent. L’intonation chaude de sa voix rend plus palpable pour le spectateur la densité des moments passés évoqués.
La documentation manuscrite (lettres, carnets, notes...) et iconographique (photographies de famille, de voyage, de l’action politique de Jean Zay de 1931 à 1939, de la prison prises entre 1941 et 1943) est extrêmement abondante. Il m’a fallu des années pour tout lire et m’imprégner de cette très riche matière. La narration, à la fois chronologique et thématique, a été élaborée au fur et à mesure d’une réalisation au long cours. Il y a eu des ajustements en permanence, y compris lors du montage. Dans Haute solitude, Jean Zay se donne à voir par ses mots, ses paroles.
Les textes rédigés par Jean Zay au cours de sa captivité témoignent de sa force morale, de sa hauteur de vue et de son humour également…
L.V : En effet, on retrouve dans les écrits de prison de Jean Zay ses grandes idées républicaines, son rejet de l’homme providentiel, sa défense de l’égalité et de la liberté des citoyens garanties par le droit, sa défense de l’école publique, de l’accès à la culture, etc. Les valeurs et les principes qu’il porte font écho aujourd’hui à des problématiques auxquelles nous devons plus que jamais prêter attention, dans un contexte où ces valeurs sont parfois menacées.
Par ailleurs, à côté des réflexions politiques et philosophiques, il y a aussi, si je puis dire, les mots ordinaires de Jean Zay qui nous rapprochent davantage de sa sensibilité et du quotidien de sa détention. Il évoque également de nombreux souvenirs personnels, passés ou récents. Enfin, il décrit les relations avec ses proches : son père Léon, sa sœur Jacqueline, et surtout sa femme Madeleine et ses deux fillettes, Catherine et Hélène, qui sont omniprésents durant les années de prison. Sa famille a en effet la possibilité de passer auprès de lui une partie de la journée, du moins entre 1941 et 1943. Tout cela est écrit dans un style souvent élégant et, il est vrai, non dénué d’humour.
Comment s’élabore le montage d’un film qui met en scène la matière archivistique en lien avec les lieux ? Les images réussissent à montrer la captivité, à faire ressentir l’enfermement et le lien entre passé et présent…
L.V : Mon ambition, en faisant ce film, n’était pas de faire un biopic, ni de relater avec précision la carrière politique de Jean Zay, mais de donner à entendre et à voir ce qu’il a écrit pendant son emprisonnement à Clermont-Ferrand, Marseille et Riom. Une incarcération longue qui devient pour lui une extraordinaire source de méditation et de création par l’écriture. Ce qui nous ramène tout de même à sa carrière, puisqu’il en parle dans ses textes, mais d’une façon différente, plus méditative pourrait-on dire. Aussi voyons-nous l’homme qu’il était, ses idées, ses pensées, ses réflexions sur toutes sortes de sujets.
Le cinéma offre la possibilité d’une autre approche de l’histoire que celle qu’on trouve dans les livres académiques. Une approche davantage fondée sur les affects, les émotions, la mémoire et l’inconscient. Or il y a deux choses qui m’intéressaient tout particulièrement dans ce projet, mais aussi d’une manière générale dans la pratique du documentaire historique. La première, c’est l’endroit où l’histoire personnelle, intime, familiale, se connecte à la grande histoire. La seconde, c’est de réfléchir à la façon de concevoir un film à partir de la matière qui reste, des traces qui subsistent de cette histoire. En l’occurrence ici les textes et les images fixes ou animées. D’où mon intérêt pour les notes des carnets de Jean Zay, ses correspondances, les pages préparatoires à Souvenirs et solitude davantage qu’au livre qui a été publié après sa mort, et surtout aux photographies prises clandestinement dans sa cellule ou la courette transformée en jardin qui était située à côté, dans la prison de Riom. À ce titre, je me suis intéressé également aux espaces où cette histoire a eu lieu et que nous pouvons voir (ils n’ont pas beaucoup changé) et filmer aujourd’hui.
Grâce à ces enlacements de mots et d’images (anciennes ou actuelles), nous naviguons dans le passé, les pensées de Jean Zay et le présent de leur mise en forme. Le récit, construit comme une vision intérieure, propose un feuilletage progressif de sensations, d’émotions et de souvenirs. Il permet d’aller au-delà de l’image officielle, de révéler l’homme, le mari, le père de famille que Jean Zay était, autrement dit sa véritable identité. Les enjeux du film se situent donc entre l’intime et le politique, la vie publique et la vie privée. Deux espaces rarement traités ensemble, mais que Haute solitude tente de croiser dans un dispositif cinématographique en forme de huis clos. En résumé, le film est une sorte de portrait de « Jean Zay par Jean Zay, en prison ».
Comme pour La Cicatrice, réalisé en 2014, programmé à la Cinémathèque française et à la télévision à l’occasion du centenaire de la Grande Guerre, vous avez utilisé correspondances et archives privées pour composer Haute Solitude... Les écrits épistolaires semblent jouer un rôle important dans vos projets cinématographiques...
L.V : Oui, je suis très sensible aux archives privées et notamment aux écritures manuscrites, aux correspondances, mais aussi aux images amateurs, fixes ou animées, qui sont des marqueurs du temps. Toutes ces traces sont particulièrement intéressantes en cinéma car elles offrent un lien direct avec le passé. Par leur intermédiaire, on entre plus facilement dans le vécu des gens. Leur montage fait sentir l’épaisseur historique d’une personne, d’une famille ou d’un événement. Cependant, il ne suffit pas de les rassembler pour faire de l’Histoire. Leur utilisation comme sources historiques et formes esthétiques doit être pensée afin de participer de manière féconde à la reconstruction filmique du passé et à la transmission de la connaissance historique. Ancrer l’Histoire dans une dimension plus incarnée permet, selon moi, de mieux accéder à sa complexité.
Haute solitude, vous l’aurez compris, se situe à la périphérie de la production télévisuelle standardisée. Ce film est plus proche de l’essai documentaire. C’est un point de vue personnel sur l’emprisonnement de Jean Zay qui s’inscrit dans la durée. C’est une intention poétique plus marquée que dans un film historique classique afin de souligner la particularité, mais aussi la portée de cette histoire qui résonne jusqu’à nous.
Professionnel associé à l'Université Sorbonne Nouvelle, au sein du département d'études et de recherches cinématographiques et audiovisuelles, Thomas Schmitt a produit de nombreux films, essentiellement documentaires. Parmi ses productions les plus connues, Elle s'appelle Sabine (Sandrine Bonnaire), sélectionné à La Quinzaine des réalisateurs, prix de la Fipresci, 2007. Il a récemment produit Patience, mon coeur (Sophie Bredier), Cagnat, le dessin sinon rien (Alice Cagnat) et Leurs guerres d'Indochine (Jean-Pierre Bertin-Maghit).
Thomas Schmitt est président de La Chambre aux Fresques, société de production généraliste qui a un attrait particulier pour l’animation et le documentaire. https://chambreauxfresques.com/
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Avez-Avez-vous rencontré des difficultés particulières pour produire ce film sur l'enfermement de Jean Zay ?
Thomas Schmitt : Nous avons rencontré de grosses difficultés auxquelles je ne m’attendais pas : France Télévisions n’est pas rentrée en coproduction sur le film. France 3 Centre-Val de Loire l’a refusé parce que le tournage ne se déroulait pas en région et le récit non plus. Il y a pourtant deux séquences importantes, en archives amateur, situées clairement à Orléans : une fête de Jeanne d’Arc dans les années 1930 et l’enterrement de Jean Zay en 1948. Jean Zay est une grande figure historique du territoire. Quant à France Télévisions en national, pour une diffusion dans une case Histoire, sur France 5 ou France 3, l’équipe a considéré que Jean Zay n’était pas un homme politique assez connu et que l’approche du film était trop centré sur sa détention. Ils auraient préféré un biopic.
Heureusement, la chaine locale de la région, BIP TV basée à Issoudun, a décidé de nous soutenir, évidemment avec des moyens 10 à 20 fois inférieurs. Mais cela nous a permis d’accéder aux aides sélectives du CNC, de la Région Nouvelle-Aquitaine et de la Procirep. C’est vraiment le mécénat, avec le soutien notamment de la Fondation d’entreprise La Poste, qui a rendu le film possible. Il est rare de réunir sur une production, la première fois pour moi, six fondations (outre celle de La Poste, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, la Fondation France Mutualiste, la Fédération nationale André Maginot, la Fondation du Grand Orient de France, la Fondation Amariom) et d’obtenir des subventions, via notre partenaire Les Yeux d’Izo, du Ministère des Armées, de la Ville de Riom et de celle de Clermont-Ferrand. Cela veut dire beaucoup de travail mais induit aussi un réseau de diffusion et de communication qui peut être intéressant par la suite pour mettre en valeur Haute Solitude.
Comment envisagez-vous la diffusion du film et son impact sur les spectateurs, surtout les jeunes ?
T.S. : Notre ambition est maintenant de faire vivre le film le plus possible dans les salles de cinéma et les médiathèques, particulièrement en direction de la communauté éducative. Les valeurs de la république défendues sans relâche par Jean Zay, reprises dans le film, doivent encore et toujours être partagées avec les jeunes générations. D’autant qu’avec la montée de l’extrême droite en France, en Europe et dans le monde, le climat politique montre qu’il ne faut pas abandonner le combat de la transmission des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Ce ne sont pas que des mots.
La personnalité de Jean Zay et sa lutte pour survivre à la prison grâce à l’écrit, sous les formes les plus variés, (notes, journal intime, courriers, littérature...) nous paraissent exemplaires d’une humanité vibrante, résistante et créative. Nous ne voulions pas d’un film qui dise juste : « Voyez comme Jean Zay a été un grand homme ! » Nous voulions faire entendre sa pensée, ses mots, et d’une certaine manière le faire revivre à un moment de sa vie où on a tenté de « l’invisibiliser » en le mettant en prison. C’est le propre du cinéma que de pouvoir rendre vie par l’image à ce qui n’est plus et/ou à ce qui a été caché. Il faut bien entendu être prudent, faire preuve d’éthique et avoir du talent, ce qu’a montré Laurent Véray dans cette réalisation. Il ne faut pas combler le manque, l’absence, de manière trop massive, mais suggérer afin que le spectateur construise ses images intérieures, soit actif, en restant respectueux de l’histoire et de ses archives.
Trois projections auront lieu fin juin, à Blois, à Paris mais surtout à Riom où le film a été en grande partie tourné. Deux autres projections parisiennes à l’automne sont en discussion avec la Cinémathèque Française et le CNC et une séance aura lieu en octobre à Clermont-Ferrand. Nous espérons pour le film des sélections en festival et une diffusion en France d’envergure de l’automne 2025 au printemps 2026. Il y aura bien entendu un DVD. Une diffusion sera faite sur BIP TV et nous espérons tout de même une diffusion sur une chaîne publique nationale.
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Liens
La Chambres aux fresques - production
Jean Zay - Assemblée nationale
Jean Zay - Musée de la Résistance
Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Conférence enregistrement audio
Association Les amis de Jean Zay présidée par Pierre Allorand