Le musicologue Jean-Michel Nectoux, qui a été conservateur à la Bibliothèque nationale de France et au Musée d’Orsay, a édité la correspondance de Gabriel Fauré avec son épouse, Lettres à Marie, publiée par Le Passeur en avril dernier avec le soutien de la Fondation La Poste. Un premier ensemble de lettres choisies par Philippe Fauré-Fremiet, le fils cadet des Fauré, avait paru en 1951 chez Grasset, mais il n’était ni annoté ni indexé et comportait de nombreuses coupes, contrairement à cette nouvelle édition. Écrites entre 1882 et 1924, année de sa mort, les lettres du musicien – une seule de Marie est publiée ici, la plupart ayant été détruites – donnent de précieuses indications sur son travail, l’évolution de ses œuvres et ses activités professionnelles (critique musical, tournées d'inspection des conservatoires et écoles de musique, pédagogie, direction du Conservatoire de Paris) qui le conduisent à être souvent en déplacement en France et à l’étranger...
Même si ces lettres ne témoignent pas de son amour pour son épouse, elles le montrent attentionné, constamment préoccupé par le moral et la santé de cette dernière, par l'éducation de ses enfants et leur bien-être. Car Fauré s’absente aussi les mois d’été pour trouver « la paix et la lumière des lacs » en Suisse ou en Italie, afin de se consacrer entièrement à la composition. Sa relation pendant vingt-quatre ans avec la pianiste Marguerite Hasselmans (1876-1947), rencontrée en 1900, a également donné lieu à une correspondance. Vladimir Jankélévitch, qui fut le directeur de thèse de Jean-Michel Nectoux, en a été le dépositaire. Elle est publiée depuis 2015 chez Fayard (Lettres à Mme H.) dans un volume qui regroupe huit cents lettres échangées avec différents destinataires. À ces deux ouvrages s’ajoutent une biographie du compositeur, intitulée Les voix du clair-obscur, ainsi que la Correspondance avec son maître et ami, Camille Saint-Saëns. Autant d’éditions importantes établies par Jean-Michel Nectoux qui participent à la commémoration du centenaire de la disparition de Gabriel Fauré.
Édito