Carrie Landfried, universitaire (Franklin & Marshall College, Pennsylvanie) et Olivier Wagner, conservateur au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France (BnF), ont réuni les échanges épistolaires de sept « nouveaux romanciers » en un volume publié aujourd’hui chez Gallimard (avec le soutien de la Fondation La Poste) sous le titre, Nouveau Roman. Correspondance 1946-1999.Tous deux sont aussi les éditeurs des Lettres d’Amérique de Nathalie Sarraute (Gallimard, 2017).
La correspondance à plusieurs voix rassemble les écrivains emblématiques de ce courant littéraire dont l’existence même n’a cessé d’être contestée. Il doit son nom à un journaliste du Monde, Émile Henriot, qui emploie l’expression « nouveau roman » dans un article de 1957 pour critiquer non sans véhémence La Jalousie d’Alain Robbe-Grillet et Tropismes de Nathalie Sarraute (1939, réédité en 57). Cette appellation est adoptée par commodité, et désigne un groupe d’auteurs, pour la plupart édités chez Minuit, qui ont en commun le rejet des éléments traditionnels de l’écriture romanesque, tout en utilisant des modes narratifs très différents.
Les écrivains, Michel Butor, Claude Mauriac, Claude Ollier, Robert Pinget, Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute et Claude Simon – protagonistes de cet ensemble inédit qui compte 243 lettres organisées en quatre chapitres –, se soutiennent, se lisent et s’estiment. Leurs lettres sont parfois très drôles, en particulier celles de Claude Ollier ou de Robert Pinget. Elles expriment leur amitié, leur rivalité parfois, leurs recherches sur l’écriture et sont accompagnées d’une excellente introduction de Carrie Landfried et Olivier Wagner.
Édito