Le 13 novembre dernier, dans la célèbre brasserie parisienne de la place de Clichy, en présence de Philippe Wahl, président directeur général du Groupe La Poste, nous avons fêté la 26e édition du Prix Wepler Fondation La Poste dont le jury tournant, constitué de libraires, d'un postier, de deux journalistes et de lecteurs (dont une détenue), est présidé par Marie-Rose Guarnieri, directrice de la librairie des Abbesses. Élisa Shua Dusapin a reçu le prix pour son quatrième roman, Le Vieil Incendie, publié aux éditions Zoé. La mention spéciale a été attribuée à Arthur Dreyfus pour La Troisième Main paru chez P.O.L.
Le Vieil Incendie d’Élisa Shua Dusapin raconte les retrouvailles de deux sœurs après quinze ans de séparation. Agathe, l'aînée, en est la narratrice. Scénariste à New York pour le cinéma, travaillant à une adaptation de W ou le souvenir d’enfance de Georges Perec, elle revient dans le Périgord où elle a grandi avec sa sœur, Véra, aphasique depuis l’âge de six ans, pour vider la maison familiale vouée à la destruction. Les pierres de la bâtisse serviront à restaurer le pigeonnier du château voisin qu’un « vieil incendie » a endommagé. L’écriture est épurée, musicale, dominée par la parataxe. S’y déploient des changements de tempo, des silences, un rythme vif et syncopé. Le récit est encadré par neuf dates, du 6 au 14 novembre, à l’instar d’un journal écrit par la narratrice le temps de son séjour en France.
Élisa Shua Dusapin, qui nous a accordé une interview, est franco-coréenne. Elle est née à Sarlat-la-Canéda en Dordogne et a grandi entre Paris, Séoul et le Jura suisse. Son premier roman, Hiver à Sokcho (Zoé, 2016), a obtenu de nombreuses récompenses dont le National Book Award en 2021 pour sa traduction en anglais. Il est en cours d’adaptation cinématographique par le réalisateur Koya Kamura.
Édito