Pour son quatrième livre publié aux éditions Verdier, intitulé Mahmoud ou la montée des eaux, Antoine Wauters, écrivain, poète et scénariste né en Belgique en 1981, a reçu le prix Wepler Fondation La Poste le 8 novembre dernier. Son « roman », comme l’indique la couverture, dont les phrases sont scandées par des sauts et des rejets, est écrit en vers libres. La forme poétique de la narration permet de faire sentir la réalité d’un pays, la Syrie, et l’histoire tourmentée d’un homme âgé, Mahmoud, qui revient sur sa vie passée, ramant à bord d’une barque sur le lac el-Assad. Ce lac recouvre, depuis 1973, son village natal englouti par la construction du barrage de Tabqa, le fameux « Projet de l’Euphrate » de Hafez el-Assad. Antoine Wauters, que nous avons interviewé, y a vu « le symbole de toute l’histoire syrienne. Un pays noyé, sans passé, sans présent, sans avenir. Noyé par la mégalomanie du clan Assad. »
Le jury de la 24e édition du prix Wepler Fondation La Poste, présidé par Marie-Rose Guarnieri, a décerné une mention spéciale à Laura Vazquez pour son premier roman, La Semaine perpétuelle, paru aux éditions du sous-sol. Laura Vazquez, née en 1986, écrit de la poésie (La Main de la main, publié au Cheyne, lui a valu le prix de la Vocation en 2014), donne des lectures publiques de ses poèmes et poste sur Internet des vidéos de ses pièces sonores. Son roman, rythmé, réunit plusieurs voix et plusieurs récits entremêlés. Il est aussi habité par la poésie. La semaine perpétuelle fait une place importante aux mondes virtuels et aux réseaux sociaux, s’interroge sur la vie et la société.
Depuis sa création par la librairie des Abbesses en 1998, le Prix (10 000 euros et 3 000 pour la mention) est soutenu par la Fondation La Poste, ainsi que par la brasserie Wepler, lieu mythique d’ancrage de nombreux écrivains.