Le Printemps des poètes 2020
Du 7 au 22 mars
L’affiche du Printemps des Poètes 2020, ayant Le Courage pour emblème, est signée Pierre Soulages.
Sandrine Bonnaire est la marraine de cette 22ème édition.
C’est un vers de Corneille. Un vieil alexandrin célèbre, à la toute fin du Cid, qui dit le cœur, l’espoir et le triomphe du temps quelque part à Séville :
Espère en ton courage, espère en ma promesse…
Et dans cet hémistiche toute la bravoure du monde roule à l’assaut des siècles, avec tant de constance. Tant de patience passée à la postérité, comme un secret légué, mantra plus efficient que les rudes lois du sang.
Et la vaillance d’outrepasser les règnes, les solitudes, les exils, les douleurs, les aurores et les disparitions. Nos horloges sonnent l’heure du courage, écrivait Anna Akhmatova à l’hiver 1942. Tandis que Prévert tordait le cou aux pensées toutes faites dans ses « Adonides » : La guerre déclarée / j’ai pris mon courage / à deux mains / et je l’ai étranglé. Car le mot, trop taillé pour la gloire, a parfois mauvaise presse. Pourtant le cran. Pourtant l’audace. Pourtant la virtus latine, qui fait dire à Virgile et Apollon d’une même voix : Déploie ton jeune courage, enfant, c’est ainsi que l’on s’élève jusqu’aux astres.
Cette force d’âme capable de tutoyer les étoiles en appelle aux mots de Desnos, dont Éluard affirmait, devant ses cendres revenues de Terezín, qu’il était la poésie du courage. Une poésie qui se joue la vie, l’amour, la liberté jusque dans la pire des morts. Avec ce qui me reste de courage, défoncer toute la Nuit, proposait Paul Valet, tout aussi prompt à mourir.
C’est coton, le courage, même sans être corps et âme en lambeaux.
La course plus que la rage. La lumière à foudroyer le noir. Comme s’il n’y avait qu’un poète pour dire cet éclat d’être sans orgueil. Cette témérité de la langue qui vous mène plus loin que la vue ne peut voir. Cette intrépidité de la parole qui nous fait défaut. Cette endurance à Raturer outre. Ce souci du poème. Je vais droit au jour turbulent, annonçait André du Bouchet. Que l’on se nomme Blaise Cendrars ou Benjamin Fondane, Charlotte Delbo ou Sylvie Brès, Juan Gelman ou Ludovic Janvier… Tous ont osé. Et la frappe, la vitalité de l’écriture, le prodige de l’énergie poétique de nous révéler encore et toujours.
Sophie Nauleau
Directrice du festival
Partenaire du Printemps des Poètes depuis 1999, la Fondation La Poste imprime des cartes poèmes pour célébrer cette grande manifestation poétique, et inviter à l’écriture.
https://www.printempsdespoetes.com/Edition-2020
Le 17 mars au Studio Raspail dans le cadre des Soirées de la Fondation La Poste :
Printemps des poètes : Lecture par Clément Hervieu-Léger D’un cheval l’autre de Bartabas, éditions Gallimard
SPECTACLES
« À rendre à M. Morgenstern en cas de demande »
Du 10 au 15 mars 2020
Espace 44 - Lyon (69)
Association Les beaux parleurs, spectacle et ateliers
Auvergne-Rhône-Alpes et Suisse et Paris, d’octobre 2019 à juillet 2021
« À rendre à M. Morgenstern en cas de demande » est le portrait de Léopold Morgenstern, un réfugié traqué, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est la description d’un monde où il faut sans cesse prouver qu’on est en règle pour ne pas être exclu, ostracisé, persécuté. Le projet met en lumière le parcours de Léopold, sa lutte permanente, sa persévérance, ses intuitions, sa réactivité, sa capacité à tenir à jour, sans jamais faillir, ses multiples tâches administratives de régularisation que prouve la centaine de courriers et documents retrouvés, et ceux conservés aux Archives départementales du Rhône, de la Haute-Savoie et aux Archives Fédérales Suisses de Berne.
Résumé de la pièce :
La vie de Sabine bascule le jour où elle découvre, dans les affaires de son grand-père, une note sur la couverture d’un dossier :
Documents de M. Morgenstern confiés à M. Louis Moulin à Lyon en 1941 ou 1942
À rendre à M. Morgenstern en cas de demande
À l’intérieur, une centaine de papiers personnels et administratifs de Léopold Morgenstern, réfugié israélite qui, après avoir fui son pays en 1939, réside à Lyon jusqu’en 1942.
La jeune femme s’impose immédiatement une mission : trouver le lien entre les deux hommes et rendre aux descendants les documents de leur ancêtre. Elle se lance alors dans une enquête de longue haleine au cours de laquelle elle devra sonder un contexte historique effroyable et affronter les non-dits de sa famille.
Texte et mise en scène
Frédéric Moulin
assisté de Caroline Garnier
Interprétation
Sabine Moindrot
Frédéric Moulin
Espace 44 - Lyon
http://www.espace44.com/monsieurmorgenstern/
Exposition de la correspondance en collaboration avec l’Office du Tourisme et les CDI.
Actions culturelles auprès de collégiens et lycéens en collaboration avec professeurs d’histoire, lettres, allemand qui feront participer en amont les élèves aux recherches sur le parcours de la famille à partir des courriers, et représentations dans des EPHAD et des ESAT.
Toutes les représentations sont suivies d’échanges
Tout public à partir de 12 ans
..................................................
L’Atelier du mot, projets artistiques
(lectures de correspondances)
Du 14 février au 16 mai 2020
Association L’Atelier du Mot, L’émoi des mots, en Pays d’Orthe et des Arrigans dans les Landes, du 14 février au 16 mai 2020
L’objet de l’association L’Atelier du mot est de créer, développer, promouvoir et diffuser des projets artistiques, principalement liés au spectacle vivant et aux cadres mettant en valeur les mots, la littérature, le patrimoine, les formes interactives, les lectures, les conférences. Implantée en Pays d’Orthe et des Arrigans (Landes) et un peu au-delà, l’association organise « l’émoi des Mots ».
« Durant quatre mois (du 14 février au 16 mai 2020), le territoire s’habille de mots. Qu’ils soient en papier, en bois, en vers, en prose... ils seront pour tous, enfants, habitants, érudits et surtout curieux. »
Parmi les 24 rendez-vous dans des sites originaux, 4 sont dans les axes de la Fondation :
- À Cauneille (Salle Municipale) le dimanche 29 mars à 15h30 : 1914-1918 - Dernier courrier à mon fils
« Jean Rameau, écrivain et poète landais, après une faste période parisienne, décide de regagner ses landes natales et de s’installer au Pourtaou, sur la commune de Cauneille. Mais la guerre de 14-18 lui prend son fils unique. Épisode tragique qui va bouleverser sa vie et son œuvre.
Des centaines de lettres échangées entre le soldat et sa famille ont été conservées dans le silence d’un grenier. Ce spectacle est une invitation à visiter l’intimité de leur correspondance. »
- À Heugas (Foyer rural) le vendredi 3 avril à 20h30 : Victor Hugo voyageur
« Victor HUGO est un spectacle de chanson théâtralisée, conçu à partir d’une dizaine de très belles lettres écrites par Victor Hugo lors de ses voyages et complété par des textes tirés de son œuvre dont certains mis en musique. »
L’an dernier, 1250 personnes ont répondu à nos propositions, nous pensons cette année approcher le chiffre symbolique des 2000, ce qui, en milieu rural, est un succès manifeste.
- À Garrey (Grange) le vendredi 15 mai à 20h30 : Parlez-moi d’amour ! Lecture musicale Marie d’Epizon : Un dialogue subtil entre correspondances amoureuses et chansons d’amour.
« À l’heure des textos et autres courriels instantanés, ce spectacle nous promène dans le monde à la fois intime et universel des échanges épistolaires amoureux.
Les lettres de Colette, Apollinaire, Camus et Maria Casarès, Victor Hugo, Simone de Beauvoir, Eluard, Montherlant ou encore André Gorz, Higelin, Musset, font écho aux chansons d’amour de Michèle Bernard, Anne Sylvestre, Barbara, Allain Leprest, Bernard Dimey, Brassens et d’autres auteurs plus confidentiels, pour explorer toute la gamme des sentiments et évoquer les mille facettes de cette capricieuse et fascinante aventure ! »
- À Peyrehorade : Ovalie rime avec poésie. Enfants concernés : 6-12 ans
« Dans le cadre du Printemps des poètes, auquel nous sommes associés, des enfants de l’école de rugby du Peyrehorade sports participeront à des ateliers d’écriture, pour écrire des poèmes sur la thématique de la manifestation : le courage. Ces poèmes écrits seront ensuite envoyés par voie postale aux enfants de l’école de rugby voisine de Labatut, puis rassemblés dans un recueil distribué à l’ensemble des enfants des deux écoles de rugby » Les ateliers seront animés par un professeur des écoles et par un poète enseignant.
Dates : 04 décembre – 08 janvier – 05 février – 04 mars
..................................................
Correspondance 1933-1934 d’Anaïs Nin et Henry Miller,
Paris et Bruxelles, janvier et avril 2020
Association Garçon pressé
Adaptation par Joana Preiss et Olivier Martinaud des deuxième et troisième volets de la Correspondance d’Anaïs Nin et Henry Miller portant sur les années 1933-1934, après un premier volet (1932) créé au Marathon des mots, à Toulouse en juillet 2018.
Récit d’un amour fou, qui fait place peu à peu à la tendresse, la correspondance d’Anaïs Nin et Henry Miller exprime la bienveillance constante qui anime la relation entre ces deux écrivains d’exception. Lettre après lettre, on suit l’évolution de leurs rapports au fil des années tout en assistant à des échanges passionnants sur le devenir de leur œuvre et le sens de l’écriture. Deux personnages exceptionnels, sans complaisance l’un envers l’autre, unis dans une fidélité essentielle, physique, matérielle et littéraire.
Présentation de cette trilogie, sous forme de feuilleton épistolaire
- les 24, 25 et 26 janvier 2020 : lecture des trois volets à Bruxelles à la Fondation Thalie
- le mardi 28 avril 2020 au Studio Raspail : 2ème volet / Correspondance 1933
- en avril : lecture des volets 2 et 3 à la Maison de la Poésie à Paris
http://www.facebook.com/garconpresse
EXPOSITIONS
Giono
Jusqu'au 17 février 2019
Mucem, Marseille
À la veille des commémorations du cinquantenaire de sa disparition, le Mucem présente une grande rétrospective consacrée à Jean Giono (1895-1970). Loin de l’image simplifiée de l’écrivain provençal, cette exposition suit le trajet de son œuvre écrite et filmée en lui rendant toute sa noirceur, son nerf et son universalité. Poète revenu des charniers de la Première Guerre mondiale, Giono s’est en effet autant attaché à décrire la profondeur du Mal qu’à en trouver les antidotes : création, travail, pacifisme, amitié des peintres, refuge dans la nature, évasion dans l’imaginaire.
Pour donner chair à l’un des artistes les plus prolifiques du XXème siècle, la quasi-totalité de ses manuscrits, exposée pour la première fois, entre en dialogue avec près de 300 œuvres et documents : archives familiales et administratives (dont celles de ses deux emprisonnements), correspondances, reportages photographiques, éditions originales, entretiens filmés, ainsi que tous les carnets de travail de l’écrivain, le manuscrit de son Journal de l’Occupation, les films réalisés par lui ou qu’il a produits et scénarisés, les adaptations cinématographiques de son œuvre par Marcel Pagnol et Jean-Paul Rappeneau, les peintures naïves du mystérieux Charles-Frédéric Brun qui lui inspira Le Déserteur, et les tableaux de ses amis peintres, au premier rang desquels Bernard Buffet.
En écho à ces traces matérielles de la vie et de la création, l’exposition explore la symbolique cachée au plus profond de l’œuvre de l’écrivain à travers quatre installations d’art contemporain, créées spécialement pour ce projet.
Commissariat :
Emmanuelle Lambert, écrivaine, auteure de Giono, furioso (Stock, septembre 2019)
Conseil scientifique :
Jacques Mény, président de l’Association des amis de Giono
Scénographie :
Pascal Rodriguez
Catalogue en coédition avec les Éditions Gallimard.
Édition publiée sous la direction d’Emmanuelle Lambert. Préface de J. M. G. Le Clézio.
Avec le soutien de la Fondation La Poste. Sortie le 20 octobre 2019.
Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée
7 promenade Robert Laffont (esplanade du J4)
13002 Marseille
............................................................................
Exposition « Prison, au-delà des murs »
Du 18 octobre 2019 au 26 juillet 2020
Musée des Confluences à Lyon
L’exposition « Prison, au-delà des murs » a pour objectif de rendre sensibles les enjeux actuels de la détention, à travers l’histoire de la prison et sa réalité contemporaine. C’est un sujet très peu traité dans les musées.
Cette création originale co-produite par le musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge de Genève, le Deutsches Hygiene-Museum de Dresde et le musée des Confluences sera présentée successivement dans chaque institution (du 5 février 2019 au 19 août 2019 à Genève et du 25 sept 2020 au 30 mai 2021 à Dresde). Les singularités de chaque lieu contribueront à enrichir l’approche pluridisciplinaire de ce fait sociétal actuel : la détention.
Quelle est la réalité des prisons aujourd’hui ?
L’exposition propose une réflexion sur notre système pénitentiaire hérité du 18e siècle. Conçue de manière immersive, elle explicite, par le biais de récits d’anciens détenus mais aussi de représentations de notre imaginaire collectif, le paradoxe selon lequel la prison isole l’individu pour le punir et protéger la société, tout en visant à sa réinsertion. Un parcours parallèle invite à explorer, par le théâtre, le quotidien des détenus.
La présentation s’attache à montrer l’importance primordiale de l’écriture et lui accorde une place particulière : c’est d’abord grâce à la correspondance que le visiteur découvre le lien nécessaire entre le « monde du dedans » et le « monde du dehors », ainsi que le dialogue intérieur des détenus entretenu dans les journaux intimes. L’exposition montre ensuite comment jaillit la création dans la contrainte de l’enfermement, en présentant les œuvres littéraires de plusieurs auteurs ayant écrit en prison. Certains comme Verlaine ont évoqué leur expérience en tant que prisonniers, d’autres ont écrit à partir de leur expérience, sans qu’elle en soit forcément le sujet. Des bornes d’écoute permettent d’appréhender une dizaine d’extraits, et 200 œuvres sont présentées, comme un mur, pour donner un aperçu plus large de la richesse de la création littéraire en prison.
Enfin, pour la présentation lyonnaise de l’exposition, le musée des Confluences propose d’explorer la porosité entre l’univers carcéral et l’extérieur, à travers une création théâtrale originale. Co-écrite avec le Théâtre Nouvelle Génération et l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, cette création invite le spectacle vivant au sein du musée. Toutes ses thématiques sont soumises au prisme de l’art dramatique pour offrir au visiteur une expérience sensible et immersive. De courtes scènes, issues de textes dramatiques existants ou créés, soumettent le spectateur aux sensations qui se jouent autour de la détention. Grâce au théâtre optique, reposant sur un principe d’illusions et d’hologrammes, couplé à la présence ponctuelle d’interprètes en direct, cette expérience théâtrale sera accessible pendant toute la durée de l’exposition.
Musée des Confluences - exposition
............................................................................
Figure d’artiste
Jusqu'au 29 Juin 2020
Louvre, Paris
La Petite Galerie du Louvre propose, pour sa 5ème saison, une exposition intitulée « Figure d’artiste », avec le soutien de la Fondation La Poste. Elle accompagne le cycle d’expositions que le musée consacre en 2019-2020 aux génies de la Renaissance : Vinci, Donatello, Michel-Ange ou Altdorfer.
C’est à la Renaissance que l’artiste affirme son indépendance et cherche à quitter le statut d’artisan pour revendiquer une place particulière dans la cité. Cette invention de la figure de l’Artiste a cependant une histoire plus ancienne et complexe que l’ampleur des collections du Louvre permet de mesurer, des premières signatures d’artisans dans l’Antiquité aux autoportraits de l’époque romantique. La signature, l’autoportrait, l’invention du genre de la biographie d’artiste servent son dessein : mettre en images les mots et accéder à la renommée accordée aux poètes inspirés par les Muses. En France, l’Académie royale de peinture et de sculpture et le Salon, première exposition temporaire d’art contemporain, apportent, sous le regard de la critique, la reconnaissance et les commandes aux artistes avant qu’ils ne soient consacrés par leur entrée au musée. C’est ainsi que le lien ancien entre les arts visuels et les textes a conduit à inviter, cette année, la littérature pour un dialogue fécond entre textes et images.
Commissaires : Chantal Quillet, agrégée de lettres classiques, et Jean-Luc Martinez, président-directeur du musée du Louvre.
Chef de projet : Florence Dinet, musée du Louvre.
Catalogue de l’exposition, sous la direction de C. Quillet et J.-L. Martinez, assistés de F. Dinet. Coédition musée du Louvre éditions/Le Seuil