Le Ventre de Joseph, Éditions Thierry Magnier, 16 octobre 2024
Livre jeunesse de Marie Desplechin et Michaël Cailloux
Ce projet est une correspondance croisée entre quatre protagonistes : Joseph Tétar, un jeune enfant a priori chétif qui vit cloîtré dans le château familial ; Marie-Adélaïde de Silly veuve Tétar, la mère de Joseph ; le père Rémy-des-Anges, un abbé naturaliste passionné de botanique ; et Fanette Martin, domestique au château. Voilà pour les personnages, le cadre à présent : deux lieux d’où partent et arrivent les lettres, un grand château au vaste domaine et une abbaye isolée où le jardin des simples occupe désormais toutes les pensées de l’abbé. Quand ? Le milieu du XVIIIe siècle.
Maintenant, l’histoire : lorsque Marie-Adélaïde de Silly veuve Tétar sollicite l’aide du père Rémy-des-Anges pour son fils Joseph qui souffre de terribles maux de ventre, elle ne s’attend pas à ce que ses lettres viennent changer sa vie. C’est que, petit à petit, une proximité se crée entre Joseph et l’abbé, et les lettres échangées entre Marie-Adélaïde et l’abbé prennent quant à elles une tournure pour le moins intime : ces deux-là se connaissaient en fait dans leur vie « d’avant » et avaient même été amants. À ce trio vient se mêler Fannette, l’intendante du château, qui s’inquiète du traitement original prescrit par l’abbé à son cher petit Joseph. Depuis que les conseils de l’abbé sont appliqués, Joseph est méconnaissable, en pleine forme mais toujours fourré dehors par monts et par vaux, et de drôles de bestioles ont envahi les pièces, suivant Joseph comme une nuée bourdonnante.
Avec une plume magistrale et un humour irrésistible, Marie Desplechin nous embarque dans une aventure familiale baroque où botanique et quête des origines s’entremêlent avec passion. C’est drôle, réjouissant, prenant, et c’est avec regret que l’on quitte ces personnages si bien campés qui nous parlent tous d’une seule et même chose finalement : de liberté.
Les illustrations de Michaël Cailloux, à l’univers végétal et animal fourmillant de détails, accompagnent le texte de toute leur singularité et créent une atmosphère absolument envoûtante.
Public : à partir de 10 ans