Partenaire du Printemps des Poètes depuis 1999, la Fondation imprime des milliers de cartes poèmes pour célébrer cette grande manifestation poétique et inviter à l'écriture, ainsi que des marque-pages et une centaine de cahiers.
Marraine : Golshifteh Farahani
Thème : L’éphémère
« Parce que le nom de GOLSHIFTEH FARAHANI s’accorde à L’ÉPHÉMÈRE. Parce que celle qui tourna avec Abbas Kiarostami autant que Ridley Scott a le sens du fugace. Parce que cette belle exilée a le goût des mots et des âmes libres. Où qu’elle soit, même en tournage d’un film d’action à Prague, elle est notre éternelle marraine de L’Éphémère. »
« Il en va des mots comme des chansons d’amour qui reviennent par surprise au détour d’une voix, d’un souvenir, d’une émotion. « J’ai pris la main d’une éphémère… » Dansait dans ma mémoire. Sans que je sache qui le premier, de Montand ou Ferré, avait semé ce trouble de l’étrangère en moi. Adolescents nous ne comprenions pas tout à cette romance des années folles, ni même à ce poème que l’on disait roman inachevé, mais pressentions ce mystère de « l’éternelle poésie » qu’Aragon dilapidait sans crier gare.
Une seule et unique voyelle, quatre fois invoquée, entre la fièvre, le murmure, la foudre, l’imaginaire, l’insaisissable, l’à-venir, l’impensé, le maternel, le fugace, la soif, l’énigme, le précaire, l’effervescence, le friable, l’envol, l’impermanence…
Plus vaste que l’antique Carpe Diem et plus vital aussi, L’éphémère n’est pas qu’un adjectif de peu d’espoir. C’est un surcroît d’urgence, de chance et de vérité. Une prise de conscience toute personnelle et cependant universelle, comme un quatrain d’Omar Khayyam, un haïku d’hiver, un coquelicot soudain, une falaise à soi, un solstice d’été, un arbre déraciné ou la vingtaine de numéros d’une revue de poètes du siècle dernier.
Il est temps de sonder à nouveau l’éphémère. De ne pas attendre à demain. De questionner ici et maintenant la part la plus fragile, la plus secrète, la plus inouïe de nos existences.
Dans les pas de Pina Bausch qui nous a légué cette renversante image : la danseuse Clémentine Deluy, née un 21 mars, n’en finit pas de traverser la scène en robe du soir, portant ce stupéfiant sac à dos à même ses épaules nues. Comme la mousse sur la pierre, tel était le titre de l’ultime spectacle, puisé en terre chilienne et photographié par Laurent Philippe, qui a escorté la chorégraphe du Tanztheater de Wuppertal durant des années. La magie étant que celui qui a choisi d’immortaliser L’Éphémère n’est autre que le fils de l’un de nos plus grands poètes français, Ludovic Janvier. »
Sophie Nauleau, Directrice du Printemps des Poètes
Après le « Studio aux oiseaux » de Sarah Moon, l’affiche de la 24e édition du Printemps des Poètes est signée PINA BAUSCH. Une image extraite de son tout dernier spectacle : « …como el musguito en la piedra, ay si, si, si… » créé au Tanztheater Wuppertal en juin 2009. Photographie de Laurent Philippe.