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Eugène Boudin, Correspondances 1861-1898

Admiré par Monet pour lequel il fut un maître, jouant un rôle majeur dans la pratique picturale de ceux que l’on appellera les « Impressionnistes », le « roi des ciels », selon le mot de Corot, se situe à un tournant de l’histoire de l’art. Cet ouvrage dirigé par Laurent Manœuvre rassemble de nombreuses lettres d’Eugène Boudin (1824-1898) à son ami Ferdinand Martin, interlocuteur privilégié et proche des collectionneurs, ainsi que certains échanges avec les artistes de son entourage, qui permettent d’élargir la vision intériorisée d’une époque de la peinture en pleine mutation.

Édition établie et présentée par Laurent Manœuvre 

Date de publication : 18 avril 2025
Nombre de pages : 752
Prix : 30 €

Exécuteur testamentaire et premier biographe de Boudin, Gustave Cahen ne s’est pas contenté de recueillir les lettres de Martin à Boudin ; il a aussi collecté de nombreuses autres lettres, tant de confrères de Boudin, à commencer par Monet, que de collectionneurs. Ces divers documents améliorent notre compréhension d’un milieu artistique que l’on a trop schématiquement limité à un affrontement entre académisme et impressionnisme. Boudin apparaît ici d’esprit ouvert. Si les parti-pris esthétiques sont importants à ses yeux, les affinités humaines ne le sont pas moins. Il se montre objectif. Il mesure pleinement l’importance de la peinture de Monet, mais il devient inhabituellement sévère avec ce dernier qui, par ses exigences financières, met en péril Durand-Ruel. Il nous renseigne très bien sur un marché de l’art porté à la spéculation. Il nous parle beaucoup de son métier, évoquant souvent les difficultés du paysagiste soumis à l’inconstance de la météorologie, et plus encore le plaisir de peindre sur nature et l’importance du travail en atelier, lequel comporte le risque d’alourdir l’étude. Il mentionne également l’importance des cadres, avoue sa paresse, sous-entend la rapidité avec laquelle il produit un tableau pour le Salon… Il est rare qu’un artiste nous autorise à entrer ainsi de plain-pied dans son travail.
Cet ensemble, divisé en quatre parties correspondant à quatre phases distinctes de la carrière de Boudin (1861-1870, 1871-1880, 1881-1887 et 1888-1898) présente une sélection chronologique de lettres permettant de mieux comprendre les enjeux et les difficultés de cette nouvelle ère de la peinture. Il rassemble des documents adressés à Ferdinand Martin à partir de 1871 jusqu’à la mort de ce dernier, ainsi qu’un choix de lettres issues de la correspondance avec d’autres artistes proches d’Eugène Boudin (Monet, Courbet...).

Laurent Manœuvre
Ingénieur de recherche au service des musées de France, Laurent Manœuvre travaille sur l’impressionnisme et ses origines (Eugène Boudin, Millet, Manet, femmes impressionnistes), la peinture de marines (Louis Garneray, Joseph Vernet) et l’art contemporain. Responsable de l’informatisation des peintures, dessins, estampes et sculptures des collections publiques françaises à la Direction des musées de France, peintre lui-même, il est l’auteur de plusieurs études, expositions et ouvrages consacrés à Boudin (Petit dictionnaire autobiographique Eugène Boudin, Belin, 2014 ; Boudin : Les plages, éditions des Falaises, 2015 ; etc.) ou à l’impressionnisme (Les Pionnières, éditions des Falaises, 2016 ; Mary Cassatt au cœur de l’impressionnisme, À propos, 2018).
Il a été le commissaire de l’exposition présentée en 2013 à Paris par le musée Jacquemart-André, et co-commissaire scientifique de l’exposition « Eugène Boudin, L’Atelier de la lumière » présentée d’avril à septembre 2016 au Musée d’art moderne André Malraux, dans le cadre du « Festival Normandie Impressionniste ».

Affiche de l'expo Eugène Boudin au musée Marmottan

Le musée Marmottan Monet présente du 9 avril au 31 août 2025 l’exposition « Eugène Boudin, le père de l’impressionnisme : une collection particulière ».
Cet événement, sous le commissariat de l’historien de l’art Laurent Manœuvre, réunit 80 œuvres provenant de la prestigieuse collection de Yann Guyonvarc’h, 10 toiles de l’institution parisienne ainsi que plusieurs prêts du musée des Beaux-Arts d’Agen et du musée d’art moderne André Malraux du Havre.

Musée Marmottan Monet

Lieu

Strasbourg

Dates

Le