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Antonin Artaud, Lettres à Génica Athanasiou

Antonin Artaud - Lettres à Génica Athanasiou, 1921-1940, Éditions Sillage, mai 2021

Lire l'article de Gaëlle Obiégly

Antonin Artaud est l'une des figures les plus marquantes des lettres françaises de la première partie du XXe siècle. À la fois poète, prosateur, acteur, théoricien du théâtre, il est de toutes les avant-gardes de l'entre-deux-guerres. Sa vie personnelle, marquée par des problèmes psychiatriques graves et des addictions destructrices, est une longue descente aux enfers, qui l'amènera à être interné durant la quasi-totalité des dix dernières années de sa vie. Il décède en 1948, âgé de 52 ans.

L'essentiel des lettres du volume à paraître s'échelonnent de 1921, année de l'arrivée à Paris d'Artaud – il s'intègre immédiatement au groupe surréaliste et fréquente les milieux du théâtre où il rencontre la jeune actrice Génica Athanasiou qui devient rapidement sa maîtresse – à 1928, année de sa rupture avec l'actrice.

Génica Athanasiou est une comédienne française d'origine roumaine, née Eugenia Genica Tănase le 3 janvier 1897 à Bucarest, morte le 13 juillet 1966 à Lagny-sur-Marne. Elle a partagé la vie de l'écrivain de 1922 à 1927.
Quelques lettres postérieures, datées de 1931 à 1940, ainsi que deux poèmes dédiés à Génica Athanasiou (probablement à l'époque de leur rencontre) complètent le volume.

Artaud rencontre Génica Athanasiou en 1921, alors qu’ils sont tous deux acteurs dans la troupe du Théâtre de l’Atelier ; elle sera son grand amour. Artaud est alors un jeune poète qui n’a rien publié, ou presque : c’est durant leur relation qu’il noue des liens avec la N.R.F., les surréalistes, Abel Gance ou Carl Dreyer, et qu’il vit une grande partie de sa carrière d’acteur, au théâtre et au cinéma.
Déjà ses problèmes psychiatriques et de toxicomanie envahissent sa vie personnelle ; Génica soutiendra contre eux une lutte perdue d’avance.
Cette correspondance amoureuse, tantôt sublime, tantôt déchirante, est le vivant témoignage d’une passion, tout autant que celui de la descente aux enfers d’une des figures les plus complexes des avant-gardes françaises du XXe siècle.

Ces lettres, parues aux éditions Gallimard en 1969 avec un appareil critique minimum, sont introuvables depuis plus de 30 ans, et ne figurent pas dans l'édition des œuvres complètes d'Artaud. Ce projet les rend accessible à nouveau, avec un appareil de notes enrichi (ainsi qu'une notice biographique et une bibliographie, comme dans chacun des volumes publiés par les éditions Sillage).

Date de parution : 27 mai 2021

Lieu

Éditions Sillage Paris 5e

Dates

Le