« Foudre de guerre. Génie. Lumière. C’était tout ce que je n’étais pas, on n’arrêtait pas de me le répéter. Maintenant il faut que je le dise, je suis bizarre. Moi je ne trouve pas, mais les autres oui. » Ainsi s’exprime le jeune narrateur de Ma reine, le premier roman du réalisateur et scénariste Jean-Baptiste Andrea que le jury du Prix « Envoyé par la Poste » a distingué le 1er septembre dernier parmi les six titres sélectionnés.
Publié aux éditions L’Iconoclaste et paru en cette période de rentrée littéraire, Ma reine, où la nature, romanesque, occupe une place centrale, se passe dans les Alpes de Haute-Provence, le temps d’un été, en bordure de la vallée de l’Asse sur le plateau qui la surplombe, dans le maquis. On le surnomme Shell, parce qu’il porte un blouson du nom de la station-service que tiennent ses parents. Un père taiseux, une mère affectueuse et asphyxiante, tous deux bienveillants, mais un peu désemparés face à leur garçon « différent ». Shell ne va plus à l’école, il se plaît à servir les rares automobilistes qui s’arrêtent pour prendre de l’essence. Un jour, de peur d’être envoyé dans un institut, il décide de quitter la maison familiale... L’enfant âgé de 12 ans, qui aspire à devenir un homme, dont la parole prend possession des pages du livre, expérimente la liberté, raconte son itinéraire, sa rencontre avec celle qui sera « sa reine » et à qui il obéira par jeu, et par amour aussi. L’écriture limpide de Jean-Baptiste Andrea suit le cours des souvenirs du garçon, de ses pensées, de ses rêves, de son présent nappé de lumières ondoyantes et d’espoir, parcouru d’interrogations et de mystère. Le lecteur se laisse ravir par les émotions discrètes et la voix de l’enfance.
Présidé par l’écrivain et diplomate Olivier Poivre d’Arvor, le jury du prix « Envoyé par La Poste » récompense un roman (ou un récit) dont le manuscrit a été adressé par voie postale à un éditeur, sans recommandation. L’attribution a lieu au Centre National du Livre. Jean-Baptiste Andrea succède à Thierry Froger, primé en 2016 pour son livre Sauve qui peut (la révolution) publié chez Actes Sud.
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L’album illustré Mémoires du Monde. Cinq siècles d’histoires inédites et secrètes au Quai d’Orsay paraissait en 2001 aux éditions L’Iconoclaste sous la direction scientifique d’Emmanuel de Waresquiel, et en 2015, une version revue et augmentée voyait le jour. Aujourd’hui, un second volume est en librairie. Il s’intitule Dans les archives secrètes du Quai d’Orsay, L’engagement de la France dans le monde. L’ouvrage, publié sous la direction de Maurice Vaïsse, historien des relations internationales, et de Hervé Magro, directeur des Archives diplomatiques, est consacré à la période contemporaine et couvre plus de soixante ans d’histoire, de la fin de la Seconde Guerre mondiale au 11 septembre 2001. Ces livres ont été publiés avec le soutien de la Fondation La Poste.