« Merci à eux deux. Leurs lettres font que la terre est plus vaste, l’espace plus lumineux, l’air plus léger simplement parce qu’ils ont existé. » Par ces mots, Catherine Camus conclut son introduction à la volumineuse, et merveilleuse, correspondance entre Albert Camus et la comédienne Maria Casarès, parue chez Gallimard le 9 novembre et publiée avec le soutien de la Fondation La Poste. Elle a 14 ans lorsque son père meurt dans un accident de voiture le 4 janvier 1960. Michel Gallimard (le neveu de l’éditeur Gaston Gallimard) qui conduisait, succombera à ses blessures. 865 lettres jusqu’alors inédites, et quelques mots sans date, composent cette correspondance amoureuse que Catherine Camus, qui a renoncé à sa carrière d’avocate en 1980 pour se consacrer entièrement à la gestion de l’œuvre de son père, rend publique aujourd’hui.
Quand Albert Camus rencontre en 1944 la jeune actrice de 21 ans, originaire de La Corogne (Galice) et fille d’un ancien ministre républicain espagnol en exil, il vit seul à Paris, la guerre l’ayant séparé de son épouse, Francine Faure, repartie en Algérie. Deux ans plus tôt, il publiait L’Étranger et Le Mythe de Sisyphe, Maria Casarès débutait sa carrière. Il tombe sous le charme de la comédienne qui se voit confier le rôle de Martha dans Le Malentendu, pièce créée au Théâtre des Mathurins le 24 juin 1944. Lorsque Francine peut rejoindre son mari à Paris, Maria décide de mettre un terme à leur relation. Le 6 juin 1948, Albert Camus et Maria Casarès se rencontrent par hasard boulevard Saint-Germain. Ils ne cesseront plus de s’aimer, de s’écrire, de se raconter l’un à l’autre, de partager leurs succès, leurs doutes, la même exigence dans l’art. Pendant douze ans, jusqu’à ce fameux jour de janvier 1960. Lors d’une tournée triomphale en Argentine, en octobre 1957, Maria Casarès écrit « les quelques mots de remerciements que j’ai dû dire, je les ai prononcés en pensant à toi ». Une semaine plus tard, Camus reçoit le prix Nobel de littérature et lui télégraphie « Jamais tu ne m’as tant manqué ton Alonso ».
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Pour sa vingtième édition, célébrée le 13 novembre à la brasserie Wepler, le prix Wepler-Fondation La Poste et sa mention spéciale récompensent deux premiers romans. Le prix revient à Guillaume POIX pour Les fils conducteurs (Verticales), et la mention spéciale salue La fin de Mame Baby, de Gaël OCTAVIA (Gallimard). Á l’occasion du Marathon d’automne et des 20 ans des Éditions Verticales, Nicole Garcia lira des extraits du roman de Guillaume Poix, le samedi 25 novembre à 21h00, salle du Sénéchal à Toulouse.