Marguerite Duras, de son vrai nom Marguerite Donnadieu, est née le 4 avril 1914 à Gia Dinh près de Saïgon, alors en Indochine française. Elle publie son premier roman, Les impudents, en 1943, est révélée en 1950 par Un barrage contre le pacifique et connaît à 70 ans, un immense succès public avec L’Amant qui reçoit le prix Goncourt. Son œuvre est faite de livres « qui s’incrustent dans la pensée et qui disent le deuil noir de toute vie, le lieu commun de toute pensée », selon sa formule dans Écrire, publié en 1993, trois ans avant sa mort. Elle est l’auteur du scénario et des dialogues du film Hiroshima mon amour (1959) d’Alain Resnais. Elle écrit pour le théâtre, adapte ses romans pour la scène, et dans les années 70 se consacre essentiellement au cinéma ; elle réalise notamment Jaune le soleil, Nathalie
Granger, La femme du Gange, India Song, Le Camion... Elle réécrit le livre dans le film, définissant autrement les enjeux narratifs et le rapport texte/image. Son œuvre littéraire et cinématographique s’appuie sur l’ellipse, les silences et les échos, le travail des voix ; invite à la liberté d’invention.
À l’occasion du centenaire de sa naissance de nombreuses manifestations sont organisées – expositions, projections de ses films, rencontres, conférences – et notamment un colloque international à Cerisy-la-Salle, du 16 au 23 août. Paraissent également des publications ou rééditions, parmi lesquelles, ce mois-ci, les deux derniers volumes de ses Œuvres complètes dans la Pléiade accompagnés d’un Album Marguerite Duras, ainsi que Le Livre dit - Entretiens de Duras filme (Gallimard), une édition établie, présentée et annotée par Joëlle Pagès-Pindon. Les entretiens réunis dans cet ouvrage sont un témoignage de la genèse du film Agatha et Les lectures illimitées, une adaptation de son texte Agatha, paru chez Minuit au moment du tournage, en 1981.
Rencontre avec Joëlle Pagès-Pindon, professeur de Chaire supérieure de Lettres classiques et vice-présidente de l’Association Marguerite Duras.
Édito