L’année 2011 célèbre le bicentenaire de la naissance de Franz Liszt (1811-1886), pianiste virtuose de l’époque romantique, compositeur et chef d’orchestre, né d’un père hongrois et d’une mère autrichienne. Pour honorer la mémoire de celui qui fut applaudi dans toutes les salles de concerts, dont la musique exigeante et novatrice influença celle de Wagner, de nombreuses manifestations musicales sont organisées en Europe, et des livres, essais biographiques ou correspondances, paraissent en librairie. Les Lettres de Franz Liszt à la princesse Marie de Hohenlohe-Schillingsfürst, née de Sayn-Wittgenstein sont publiées ce mois-ci aux éditions Vrin avec le soutien de la Fondation La Poste.
Le projet éditorial de ces Lettres, maintes fois remis en cause depuis l’acquisition des manuscrits en 1931 par la collectionneuse et mécène américaine Mildred Woods Bliss, a été entrepris par Pauline Pocknell. Disparue en 2006, elle n’a pu terminer l’ouvrage que la musicologue belge Malou Haine s’est fait un devoir de poursuivre. Cette dernière offre dans ce volume une introduction très documentée, étudiant non seulement les relations de Liszt avec Carolyne de Sayn-Wittgenstein et sa fille Marie, mais aussi la carrière du célèbre pianiste, et son rayonnement. L’ouvrage enrichi d’illustrations « sélectionnées en fonction de leur rapport au contenu des lettres », notamment fac-similés de partitions, dessins ou portraits de Liszt et des princesses Carolyne et Marie, comporte une annotation extrêmement précise qui repose sur les recherches les plus récentes de l’historiographie lisztienne. Quand en 1847, Marie de Sayn-Wittgenstein reçoit le premier billet du compositeur, elle a dix ans. Leur échange épistolaire, en français (les lettres de la Princesse Marie ont disparu), durera jusqu’à la mort de Liszt. Grâce à cette correspondance, on peut suivre le musicien dans ses déplacements, approcher les personnalités qu’il rencontre, connaître les œuvres littéraires, musicales ou picturales qu’il apprécie, les événements qui traversent sa vie, avoir des indications sur son travail de compositeur et sur l’exécution publique de sa musique...
Édito