FloriLettres

Édito février 2025. Par Nathalie Jungerman

Une fondation pour l'écrit À la croisée de l'intime et du collectif

Édito

« Mettre la culture non pas à la périphérie mais au cœur de la vie. » 
(Serge Dorny, Opéra de Lyon, 2008)

Ce numéro spécial de FloriLettres marque un jalon important :  nous allons célébrer cette année le trentième anniversaire de la Fondation La Poste. Depuis sa création en août 1995 sous l’égide de la Fondation de France – devenue fondation d’entreprise en mai 2002 –, l’écriture est au cœur des actions qu’elle soutient. À ses débuts, la Fondation a mis l'accent sur l'écriture théâtrale et la chanson française, avant d'intégrer dans ses axes l'écriture épistolaire. Qui mieux que La Poste pour légitimer un tel mécénat ? La Fondation apporte son aide à l’édition d’ouvrages qui valorisent la lettre et aux correspondances littéraires qui abordent un grand nombre de disciplines, qu’elles appartiennent au domaine artistique ou à celui des sciences humaines et sociales. À ce jour, elle a soutenu près de 350 publications. Elle accompagne des événements culturels – colloques, cafés littéraires, festivals, spectacles, films documentaires, concours – qui s’articulent autour de la correspondance, mais aussi de la biographie et de l’autobiographie. Elle crée deux prix littéraires en 2015 (« Postiers écrivains » et « Envoyé par La Poste »), dote plusieurs autres distinctions dont le prix Wepler Fondation La Poste depuis 1998 et le prix Sévigné depuis 2006 qui récompense la publication d’une correspondance inédite, annotée et commentée. Et depuis vingt ans, la Fondation soutient de nombreuses associations engagées dans des projets d’ateliers d'écriture, où parfois l’échange de lettres est une des initiatives, au sein d’établissements scolaires, de centres pénitentiaires, d’hôpitaux, d’EHPAD, offrant ainsi une opportunité d’expression et de réhabilitation, un espace de liberté et de valorisation personnelle. L’écriture solidaire est un acte de partage et de soutien qui permet d’apporter une voix à ceux qui en sont souvent privés. 
Les quelques actions sélectionnées pour ce dossier et les deux articles, l’un sur l’écriture épistolaire et l’autre sur les actions solidaires, témoignent de ce fil conducteur : l’expression écrite sous toutes ses formes, à la croisée de l’intime et du collectif.