Le poète et dramaturge viennois Hugo von Hofmannsthal et Richard Strauss, le compositeur bavarois, ont entretenu à partir de 1900, une abondante correspondance qui s’est interrompue avec la mort de Hofmannsthal en 1929. Reflet d’une rare collaboration d’égal à égal entre un musicien et son librettiste, le dialogue entre les deux hommes au tempérament très différent qui incarnaient autant l’un que l’autre une certaine forme de modernité, permet de découvrir les enjeux littéraires et musicaux des premières décennies du XXe siècle et de suivre la genèse de leurs œuvres communes, des ballets et des musiques de scène mais surtout six opéras, Électre, Le Chevalier à la rose, Ariane à Naxos, La Femme sans ombre, Hélène d’Égypte, Arabella.
Ingénieur, plasticienne et metteur en scène, Aliénor Dauchez s’est intéressée à l’écriture et à l’orientation stylistique de ces opéras. Elle s’est emparée des lettres de Strauss et Hofmannsthal pour construire avec sensibilité et plasticité un spectacle inventif qui ne manque pas d’humour, où musique et dramaturgie sont indissociables. Créée le 2 février dernier au Théàtre Impérial de Compiègne, la pièce intitulée « Cacher la profondeur », pour deux chanteuses, un pianiste et un comédien, est programmée au Festival d’Aix-en-Provence le 20 juin 2018 avec le soutien de la Fondation La Poste.
Édito