Ces lettres, en grande partie inédites, forment la correspondance entre Guillaume Apollinaire et Paul Guillaume, jeune homme d’origine modeste qui deviendra au début du XXème siècle, avec l’aide du poète, un personnage clef de l’art moderne et un galeriste influent. Les restes de sa collection sont conservés au Musée de l’Orangerie. La correspondance de ces deux fervents partisans de la modernité et des arts africains paraît ce mois-ci, enrichie de documents et de 54 illustrations, dans la belle collection « Art et Artistes » des éditions Gallimard (publication soutenue par la Fondation La Poste). Peter Read, professeur d’art et de littérature à l’Université du Kent, à Canterbury en Angleterre, a établi et présenté cet ouvrage dont l’introduction est cosignée par Laurence Campa (Professeur des universités, spécialiste de poésie et littérature française du XXème siècle) avec qui il avait édité, en 2009, la Correspondance avec les artistes de Guillaume Apollinaire (Gallimard, coll. Blanche).
Tous deux ont également participé au Comité scientifique de l’exposition, « Apollinaire, le regard du poète », qui vient d’ouvrir au Musée de l’Orangerie (du 6 avril au 18 juillet 2016) et qui réunit un « ensemble exceptionnel de peintures et de sculptures ». Des lettres, des manuscrits, des photographies, des films de Georges Méliès notamment, sont également à découvrir ainsi que des dessins, rehaussés à l’aquarelle ou à la gouache, et des calligrammes que le poète avait eu l’intention de rassembler en un recueil, sous le titre Et moi aussi je suis peintre. Les œuvres sont présentées à travers un parcours thématique, « dans une très belle mise en scène, tout en clarté et en transparence, que je qualifierais d’apollinienne (...) » commente Peter Read que nous avons interviewé.
Édito