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« Vivre dans l’Allemagne en guerre » • Un film de Jérôme Prieur

Le Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des films de Télévision a dévoilé son palmarès ce lundi 21 février 2022.

Meilleure œuvre française de documentaire 2021 :
VIVRE DANS L’ALLEMAGNE EN GUERRE
Jérôme Prieur
(diffusion France 5)

Ce prix, créé en 2005, est décerné par un jury renouvelable composé de membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des Films de Télévision.

Les Prix du Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des films de Télévision récompensent le meilleur des ouvrages littéraires et DVDs de cinéma ainsi que les meilleures productions télévisuelles et cinématographiques de l’année.

Prix du Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des films de Télévision

LIRE FLORILETTRES 219, édition avril 2021. ENTRETIEN AVEC JÉRÔME PRIEUR


VIVRE DANS L’ALLEMAGNE EN GUERRE
diffusé sur France 5 en mai 2021.

visuel projection au Studio Raspail Soirées Fondation La Poste, photo de Jérôme Prieur

Au Studio Raspail (Paris, 14e), dans le cadre des Soirées de la Fondation La Poste, projection le 24 mai 2022 à 19h.

France | 2020 | 104 minutes

AUTEUR : Jérôme Prieur
IMAGE : Renaud Personnaz
MONTAGE : Isabelle Poudevigne
MUSIQUE ORIGINALE : Marc-Olivier Dupin
PRODUCTION / DIFFUSION : Roche Productions

PARTICIPATION : Procirep, Angoa-Agicoa, Fondation pour la Mémoire de la Shoah, CNC, France Télévisions, Fondation La Poste, Histoire TV, ICI RDI, Foxtel, RTS - Radio Télévision Suisse, RTBF - Radio Télévision Belge Francophone, RSI - Radiotelevisione Svizzera di lingua Italiana

Ce film propose un prolongement au puissant documentaire Ma Vie dans l’Allemagne d’Hitler, diffusé en janvier 2019 sur Arte. Cette chronique intime racontait l’emprise croissante de l’idéologie nationale-socialiste sur la population allemande durant les premières années du régime nazi. Entamée à l’orée des années 1930, elle se clôturait sur les pogroms de la Nuit de Cristal en 1938.Restait à raconter comment cette même société a ensuite vécu les années de la Seconde Guerre mondiale, durant lesquelles le régime nazi poussa jusqu’à l’extrême sa logique mortifère. Les témoignages d’Harvard s’arrêtant en 1938, nous cherchions une autre source susceptible de nous immerger dans la psyché du peuple allemand en guerre. C’est alors que nous avons découvert La Guerre allemande : Portrait d'un peuple en guerre 1939-1945, l’ouvrage de l’historien britannique Nicholas Stargardt, chercheur à l’université d’Oxford. Issu d’un colossal travail de recherche, salué par les meilleurs historiens de la période, cet ouvrage raconte comment le peuple allemand a vécu au quotidien les six années de la Seconde Guerre mondiale. En exhumant dans les centres d’archives des dizaines de correspondances, journaux intimes et témoignages écrits en plein conflit par des Allemands de tous horizons, civils comme militaires, son auteur révèle l’intimité d’un peuple en guerre et lève un coin de voile sur le fonctionnement du régime nazi.
Avec ce film, Jérôme Prieur tente de mieux comprendre les mécanismes par lesquels le peuple allemand s’est trouvé épouser en masse l’entreprise de destruction nazie. Il construit un récit autour de personnages à la fois représentatifs et singuliers, que l’on suit du début à la fin du conflit. Il choisit de privilégier la vision des civils sur celles des soldats : en se concentrant sur l’arrière plutôt que sur le front. À travers un riche corpus de lettres, journaux, témoignages, il révèle la guerre du point de vue des Allemands.


Depuis le 30 Janvier 1933 et l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler, l’Allemagne a été mise au pas. Les opposants ont été anéantis. La presse sous l’entier contrôle du régime, les actualités projetées dans les cinémas et la radio diffusée au cœur de chaque foyer sont les porte-voix de la propagande officielle, omniprésente. Une immense majorité d’Allemands se range à ce nouvel ordre qui leur promet un avenir radieux. En témoignent les lettres que s’envoient les fiancés et les époux, bientôt séparés par la guerre, se donnant des nouvelles comme si leur vie continuait d’être normale. Mais après l’euphorie des premières conquêtes, le front se rapproche de plus en plus de l’intérieur même de l’Allemagne qui, sous le déluge des bombes alliées, va devenir une forteresse assiégée. Irène Reitz travaille chez un fleuriste à Lauterbach, une bourgade en pleine Forêt Noire. Ernst Guicking, son fiancé, est sous-officier de carrière dans la Wehrmacht et combat en France puis en Russie. Liselotte Purper, qui a 22 ans en 1940, est photographe pour les organismes officiels du Reich. Elle est fiancée à Kurt Orgel, lieutenant dans un régiment d’artillerie qui sera envoyé à Stalingrad. Comme la grande masse des Allemands, ils sont convaincus par le IIIe Reich. Tandis que la persécution des Juifs devient un objectif prioritaire, rarissimes sont alors celles et ceux qui parviennent à garder leur lucidité, et qui osent écrire dans leurs journaux intimes ce qui se passe vraiment. Luthérien fervent, Jochen Klepper relate ses cas de conscience et ses efforts désespérés pour sauver sa femme et sa belle-fille, d’origine juive.
Croyante elle aussi, Lisa de Boor vit et travaille à Marburg où elle écrit des contes pour enfants et des poèmes, notant les événements marquants. Mathilde Wolff destine son témoignage écrit sous forme de lettres à ses enfants exilés hors d’Allemagne, bien qu’elle ne puisse pas les leur envoyer, "pour qu’ils sachent plus tard ce que nous avons vraiment vécu", dit-elle. Ruth Andreas-Friedrich, qui appartient à un groupuscule clandestin de secours aux Juifs, travaille comme journaliste à Berlin. Parallèlement, elle tient pendant toute la guerre son carnet de bord où elle raconte tout ce qu’elle peut, au péril de sa vie. Journaliste pour le Deutsche Allgemeine Zeitung, Ursula von Kardorff est issue d’une vieille famille de la noblesse prussienne. Comme Ruth Andreas-Friedrich, elle ne cesse de confier en secret comment son pays sombre dans l’horreur quand la guerre devient mondiale. À partir de quelques correspondances et de journaux intimes qui nous permettent d’entendre la voix de ces civils allemands, pour l'essentiel des femmes, à travers les images surprenantes enregistrées par les films amateurs tournés au fil des jours et des saisons, ce film montre comment la Seconde guerre mondiale a été vécue, à l’écart du front. Il nous plonge à l’intérieur du pays de 1938 à 1945, dans la chronique ordinaire de la catastrophe, du crépuscule au désastre de l’Allemagne.


À voir aussi : Ma Vie dans l'Allemagne d'Hitler de Jérôme Prieur

Série documentaire Ma Vie dans l'Allemagne d'Hitler, de Jérôme Prieur. Arte, automne 2018 et 15 janvier 2019

Dates

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