Suite aux multiples mesures prises en France pour enrayer la propagation du Coronavirus, nous avons le regret de vous faire part du report ou de l'annulation des rendez-vous suivants :
Clément Hervieu-Léger lit Bartabas
17 mars / Studio Raspail - Paris
Reporté
Anne Alvaro lit Lydia Tchoukovskaïa
18 mars / Bibliothèque de l’Arsenal - Paris
Reporté
Rencontre André Velter & Ernest Pignon-Ernest
19 mars / Bibliothèque Forney - Paris
Reporté
Spectacle de clôture / « Ceux du large »
22 mars / Châteauvallon – Ollioules
Annulé
Point d’orgue
23 mars / Musée Picasso - Paris
Annulé
Le Printemps des poètes 2020, du 7 au 22 mars.
L’affiche de la 22ème édition du Printemps des Poètes, ayant Le Courage pour emblème, est signée Pierre Soulages.
Sandrine Bonnaire est la marraine de cette 22ème édition.
C’est un vers de Corneille. Un vieil alexandrin célèbre, à la toute fin du Cid, qui dit le cœur, l’espoir et le triomphe du temps quelque part à Séville :
Espère en ton courage, espère en ma promesse…
Et dans cet hémistiche toute la bravoure du monde roule à l’assaut des siècles, avec tant de constance. Tant de patience passée à la postérité, comme un secret légué, mantra plus efficient que les rudes lois du sang.
Et la vaillance d’outrepasser les règnes, les solitudes, les exils, les douleurs, les aurores et les disparitions. Nos horloges sonnent l’heure du courage, écrivait Anna Akhmatova à l’hiver 1942. Tandis que Prévert tordait le cou aux pensées toutes faites dans ses « Adonides » : La guerre déclarée / j’ai pris mon courage / à deux mains / et je l’ai étranglé. Car le mot, trop taillé pour la gloire, a parfois mauvaise presse. Pourtant le cran. Pourtant l’audace. Pourtant la virtus latine, qui fait dire à Virgile et Apollon d’une même voix : Déploie ton jeune courage, enfant, c’est ainsi que l’on s’élève jusqu’aux astres.
Cette force d’âme capable de tutoyer les étoiles en appelle aux mots de Desnos, dont Éluard affirmait, devant ses cendres revenues de Terezín, qu’il était la poésie du courage. Une poésie qui se joue la vie, l’amour, la liberté jusque dans la pire des morts. Avec ce qui me reste de courage, défoncer toute la Nuit, proposait Paul Valet, tout aussi prompt à mourir.
C’est coton, le courage, même sans être corps et âme en lambeaux.
La course plus que la rage. La lumière à foudroyer le noir. Comme s’il n’y avait qu’un poète pour dire cet éclat d’être sans orgueil. Cette témérité de la langue qui vous mène plus loin que la vue ne peut voir. Cette intrépidité de la parole qui nous fait défaut. Cette endurance à Raturer outre. Ce souci du poème. Je vais droit au jour turbulent, annonçait André du Bouchet. Que l’on se nomme Blaise Cendrars ou Benjamin Fondane, Charlotte Delbo ou Sylvie Brès, Juan Gelman ou Ludovic Janvier… Tous ont osé. Et la frappe, la vitalité de l’écriture, le prodige de l’énergie poétique de nous révéler encore et toujours.
Sophie Nauleau
Directrice du festival
Spectacle d’ouverture du 22ème Printemps des Poètes : mardi 10 mars au Bataclan, Paris 11ème, 20h30.
Autour de Sandrine Bonnaire
Avec aux poèmes : Joël Bastard et Denis Lavant
À la musique : Alice Botté, Gaspar Claus, Marcello Giuliani, Pedro Soler, Erik Truffaz
& en compagnie de Frank Desmaroux et Svetlana Zindovic…
Partenaire du Printemps des Poètes depuis 1999, la Fondation La Poste imprime des cartes poèmes pour célébrer cette grande manifestation poétique, et inviter à l’écriture :
50 000 cartes postales (5 poèmes retenus) ont été créées et diffusées sur le réseau des Villes et Villages en Poésie, des Écoles en Poésie, des bibliothèques de la Ville de Paris, et des 700 plus grandes librairies françaises.