Les Soirées de la Fondation au Studio Raspail
Le 19 novembre : « Manon Roland, une vie de passions »
Manon Roland, une vie de passions, Compagnie Les Signatures, de mars à décembre 2019
Choix des lettres, montage et conception des textes de liaison : Nelly Antoine, Marion Baude, Marc Sebbah.
Manon Roland naît le 17 mars 1754 dans une famille de la petite bourgeoisie de l’île de la Cité. Elle reçoit une éducation artistique, musicale et religieuse. La petite fille est pourvue d’une intelligence et d’une mémoire exceptionnelles.
Dès l’âge de 8 ans, elle se passionne pour les Hommes illustres de Plutarque. Elle découvrira plus tard Voltaire, Bayle, Montesquieu, D’Alembert, Diderot, Buffon, Helvétius, l’abbé Raynal, puis Jean-Jacques Rousseau qu’elle admire plus que tout autre. Cette boulimie de lectures, ce vagabondage littéraire, loin de tout enseignement institutionnel, lui permirent de forger son caractère et de diriger sa pensée et son action. Séduisante, cultivée, Manon est une jeune fille vertueuse et courtisée. En janvier 1776, elle entre en relation, grâce à ses amies Cannet, avec un inspecteur des manufactures en poste à Amiens, Jean-Marie Roland de la Platière, âgé de 42 ans. Après une longue et difficultueuse période de fiançailles, ils se marient le 4 février 1780 à Paris. Leur fille Eudora naît en 1781.
On peut découvrir, grâce à ses centaines de lettres et ses milliers de pages – adressées à sa famille, à son mari, aux sœurs Cannet, à ses amis de la Gironde, à Robespierre, au roi et même au pape – toute la vie de passions de Manon Roland : passion de l’écriture, de la musique, de la nature, de la philosophie, amour du bien public et refus des inégalités. Dès 1791, Manon Roland s’engage jusqu’au bout : La révolution survint et nous enflamma… On vit ici dix ans en vingt-quatre heures, dit-elle.
Comme l’écrit Mona Ozouf, c’est cet « intolérable orage qui monte tout au long de la révolution et n’en finit pas d’éclater » que les mémoires et la correspondance de Manon Roland nous permettent de parcourir : les deux ministères de son mari, l’exécution du roi, la lutte avec La Montagne et la chute de la Gironde, la fuite de Jean-Marie Roland, celle de François Buzot qu’elle chérit et n’ose nommer, son emprisonnement et ses derniers jours à Sainte-Pélagie.
Et ce, sous la plume d’une véritable écrivaine attachée à préserver jusqu’au bout « l’exercice illimité de sa liberté et de sa pensée ». Manon Roland fut guillotinée le 8 novembre 1793, quelques mois après Louis XVI, quelques jours après Marie-Antoinette. Fin juillet 1794 vit la fin de la « Terreur ».
Représentations :
- Le 19 novembre au Studio Raspail à Paris (sur invitation)
Distribution :
Catherine Sauval, pensionnaire puis sociétaire de la Comédie-Française pendant 32 ans, dans le rôle de Manon,
Alain Payen, comédien (troupe du Théâtre de la Huchette), dans le rôle de Jean-Marie Roland,
Stany Aïat, comédien dans le rôle du girondin François Buzot,
Alain Ghazal, comédien voix-off, récitant,
Avec la participation de Françoise Gillard, sociétaire de la Comédie-Française.
Choix des lettres, montage et conception des textes de liaison : Marc Sebbah, Marion Baude, Nelly Antoine.