En 2025 est célébré le bicentenaire de la mort du philosophe français, Henri Saint-Simon (1760-1825). à cette occasion, la publication de sa correspondance devrait être un événement. Il avait fallu attendre le 250e anniversaire de sa naissance pour disposer enfin d’une édition critique et érudite des Œuvres complètes (PUF, 2012) de ce philosophe qui a vécu et écrit sous l’Empire et la Restauration. Il a influencé la plupart des pensées et des idéologies du XIXe siècle : le positivisme de Comte, la sociologie de Durkheim et Mauss, le saint-simonisme, les socialismes, le marxisme, le libéralisme (de Spencer à Hayek), la pensée managériale ou l’industrialisme.
Pierre Musso, co-directeur de l’édition critique des Œuvres complètes et auteur de nombreux ouvrages sur Saint-Simon, est l’éditeur de la présente correspondance. Professeur honoraire des Universités et spécialiste reconnu de Saint-Simon, il propose aujourd’hui cette correspondance inédite qui éclaire la complexité de ce personnage qui n’a cessé de multiplier les activités, voire les identités, au gré des circonstances ou des censures. Elle met au jour la vie intime de ce philosophe, la multiplicité de ses réseaux de relations, et surtout les liens étroits entre ses lettres privées et son œuvre.
On ne connaissait à ce jour qu’une très faible partie des lettres ici rassemblées et présentées. Leur recueil a nécessité plusieurs années de recherche dans le monde entier, en France bien sûr, mais aussi dans les ventes publiques ou en ligne, dans des collections publiques aux États-Unis, en Russie ou au Japon notamment.
Les lettres sont présentées par ordre chronologique : la première inédite de 1782 est celle d’un jeune officier combattant pendant la guerre d’Indépendance en Amérique, la dernière, inédite aussi, de 1825, est celle d’un philosophe dialoguant jusqu’au dernier moment avec un de ses collaborateurs. Cette correspondance éclaire aussi la biographie de l’auteur encore mal connue et bien différente de celle racontée trop souvent par ses biographes : celle d’un philosophe novateur et marginal, bien plus qu’un chef d’école en quête de gloire. Sont joints en annexes deux inédits de Saint-Simon publiés sous pseudonymes durant la période révolutionnaire (1790 et 1795).
Publié avec le concours de la fondation La Poste.