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Courbet en privé - Collections de l'Institut Gustave Courbet

Préface de Petra Ten Dopesschate Chu, spécialiste de l’œuvre de Courbet, auteur de la Correspondance de Courbet aux Éditions Flammarion en 1996.

 

Courbet en privé, publié à l'occasion du 200ème anniversaire de la naissance de Gustave Courbet (10 juin 1819) présente toutes les lettres et écrits du peintre que détient de l'Institut Gustave Courbet. Les lettres sont regroupées par correspondants. Les dix chapitres du livre contiennent des lettres à la famille Courbet, à ses modèles, amis, aux marchands, collectionneurs, mécènes, politiques...

 

Beaucoup de lettres contiennent des détails qui étaient jusque-là inconnus et qui illustrent la thèse (d'Howard Saul Becker) qu'une œuvre d'art n'est pas la création d'un individu seul mais plutôt le fruit d'une coopération entre plusieurs personnes qui, chacune à sa façon, participe au processus créatif.

Un exemple, pour Pompiers courant à un incendie (Paris, Petit Palais), Victor Frond alors sous-lieutenant à la caserne Bataillon de la 4ème Cie de Paris (rue de Poissy) a permis à Courbet d'entrer dans la caserne et d'observer les faits et gestes des pompiers.

En plus d'apporter des informations sur les rôles des correspondants de Courbet dans son processus créatif, Courbet en privé apporte aussi de nouvelles révélations au sujet des méthodes sans précédents et très modernes de Courbet en ce qui concerne la commercialisation de son œuvre, son innovante stratégie d'organiser des expositions privées ou de s'insérer dans des expositions collectives en France et à l'étranger; ses affinités et ses alliances étroites avec des critiques d'art, des marchands, des collectionneurs et des mécènes.

Les lettres avec l'architecte Léon Isabey qui était impliqué dans de nombreux projets de Courbet sont également intéressantes. Elles parlent de la construction et la destruction de deux pavillons qui abritaient des expositions privées de 1855 et 1867 et la construction de son atelier à Besançon. Courbet veut parfaire le plaisir visuel des visiteurs, ses directives se concentrent sur la hauteur d'accrochage des tableaux, la distance à respecter entre eux, la couleur choisie pour la pièce, gris foncé pour les murs, rose pour le plafond "pour donner de la gaité et faire repoussoir au papier ardoise de la galerie". Courbet assurait un contrôle total de la façon dont ses peintures seraient exposées.

Les lettres avec ses mécènes, notamment Etienne Baudry, soulignent le rôle particulier qu'il a tenu pendant les dernières années de vie de Courbet, dans la récupération des peintures de Courbet qui ont été disséminées à travers Paris pendant le chaos qui suivit son arrestation après la Commune.

Et puis le livre présentera en annexe la correspondance de Juliette Courbet (sœur du peintre) à Charles Blondon, qui s'est occupée de l'héritage de Courbet. Les Lettres informent des querelles juridiques entre Juliette et sa sœur Zoé Reverdy, concernant leurs droits sur les œuvres, elles racontent les efforts ultérieurs que Juliette a dû faire pour prendre en charge les œuvres non vendues de Courbet, plaçant certaines dans des musées, vendant d'autres, tout cela dans le but de soigner la réputation de son frère.

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