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Correspondance Jean Guéhenno - Maurice Genevoix

Jean Guéhenno - Maurice Genevoix, Correspondance 1917–1978
Éditions La Part Commune, 5 novembre 2024

Établie, annotée et préfacée par Patrick Bachelier, cette correspondance se compose de 204 lettres. Le corpus est équilibré : 99 lettres pour Maurice Genevoix, 105 pour Jean Guéhenno.

L'introduction explique la naissance de leur amitié et le parcours de leur vie privée et professionnelle. La première missive du 22 février 1917 est de Genevoix, la dernière du 2 décembre 1978 est signée d'Annie Guéhenno. Les lettres sont complétées par un ensemble de notes précises, car les deux hommes font de nombreuses allusions à leurs amis réciproques et aux membres de leur famille. À la fin de l'ouvrage on trouve le discours de Genevoix pour la remise du Prix Cino el Duca à son vieil ami en juin 1973, et la réponse de ce dernier. Pour clore, sont dévoilés deux portraits de femmes essentielles dans leur vie d'enfant et d'adolescent.

Cette correspondance est attachante et curieuse. Les deux hommes, Maurice Genevoix (1890 Decize - 1980 Javea en Espagne) et Jean Guéheno (1890 Fougères - 1978 Paris) se sont connus en 1912, à l'École normale supérieure de Paris. Ils ont tous deux subi le traumatisme de la Grande Guerre. Genevoix, entré en 1946 à l'Académie française, en devient le secrétaire perpétuel de 1958 à 1974. Il y fait entrer son ami Guéhenno en 1962.
Les deux hommes sont originaires de la province, l’un d’un petit bourg du bord de Loire, Châteauneuf-sur-Loire, l’autre de Fougères, petite cité industrielle d’Ille-et-Vilaine.

Naturellement, les deux anciens normaliens de la rue d’Ulm se tutoient dès la première lettre. Le langage est parfois très familier. Leur vie poursuit un parcours presque similaire, souvent heureux, mais aussi jalonné de drames. Nous découvrons la naissance de leurs œuvres, notamment celle de Genevoix qui demande fréquemment des conseils à Jean et Jeanne Guéhenno. Genevoix partage avec eux ses succès littéraires, notamment son prix Goncourt en 1925 pour Raboliot.

Nous découvrons l’amitié fraternelle de deux hommes qui ont traversé les terribles épreuves du 20e siècle, quelques fois acteurs, témoins, jamais indifférents aux malheurs des autres. Les deux hommes ne se sont « guère perdus de vue, au long du temps », à la lecture de ces pages, ils sont encore là, la lettre de Guéhenno du 15 juin 1973, écrite avec une immense émotion nous le dit :
« Tenons bon ! Ne nous quittons pas ! »

Ouvrage comportant un index et un cahier de photographies.

Lieu

Rennes

Dates

Le