Alfred et Lucie Dreyfus. Écrire, c’est résister Correspondance 1894-1899.
Éditions Folio / Gallimard, 14 novembre 2019.
Édition établie par Vincent Duclerc et Maire-Neige Coche.
Préface de Françoise Gillard
Collection Folio histoire (n° 291)
Une première édition de cette correspondance (Mille et une nuits, 2005, épuisée) a suscité plusieurs créations théâtrales, justifiant une lecture chorale de la correspondance.
Innocent du crime de haute trahison dont on l’accuse et condamné à l’issue d’un procès inique, dégradé devant vingt mille parisiens, déporté en Guyane sur l’île du Diable, le capitaine Dreyfus s’est battu pour la justice et son honneur dès le premier jour de sa mise au secret, le 15 octobre 1894.
Son courage face à l’effondrement de son existence et l’enfermement à vie s’exprime tout entier dans ses lettres de prison et du bagne qu’il adresse à sa famille, à commencer par sa jeune épouse. Avec elle se noue une exceptionnelle correspondance qui défie le temps, l’éloignement et l’épreuve terrible de la détention. L’écriture épistolaire, malgré la censure, devient pour Alfred et Lucie le lieu de leur résistance et de leur amour pendant cinq longues années. La violence de l’État quand il se trompe de coupable et s’obstine, l’antisémitisme larvé, les valeurs portées par les Dreyfus de confiance inébranlable en la justice de leur pays, d’honneur, de solidarité, la possibilité de survivre en s’écrivant : il semble que dans ces lettres tout résonne avec notre siècle.