Le Prix Sévigné, créé par Anne de Lacretelle en 1996, est soutenu par la Fondation La Poste depuis plusieurs années. Il couronne la publication d’une correspondance inédite, ou augmentée d’inédits, et enrichie d’un appareil critique. Le 5 février dernier, au Siège du Groupe La Poste, il a été décerné à Caroline Mauriac pour son ouvrage François Mauriac, Correspondance intime, paru en septembre 2012 aux éditions Robert Laffont dans la collection « Bouquins ». Au cours de l’événement, qui s’est déroulé en présence du président du Groupe La Poste Jean-Paul Bailly, des membres du jury (que l’écrivain et diplomate Daniel Rondeau a récemment rejoint) et de nombreuses personnalités du monde littéraire, Jean-Luc Barré, biographe de l’auteur de Thérèse Desqueyroux et directeur de la collection « Bouquins », a rendu hommage au travail considérable mené par Caroline Mauriac pour réunir et présenter les lettres de son beau-père publiées dans ce volume. Jean Mauriac et ses deux enfants, Isabelle et Laurent Mauriac, ont reçu le Prix au nom de leur épouse et mère disparue en 2011.
Un millier de lettres dont une centaine restées jusque-là inédites sont rassemblées dans ce livre qui couvre soixante ans d’une correspondance passionnante. Passionnante, parce que l’écrivain s’y exprime avec plus de liberté que dans ses Mémoires intérieurs, « livré et se livrant » écrit Caroline Mauriac ; passionnante parce qu’elle révèle la personnalité complexe et ambiguë du romancier élu à l’Académie Française en 1933, prix Nobel de littérature en 1952. Les lettres sont adressées à ses amis, à sa famille – celles à Jeanne Lafon qui deviendra son épouse en 1913 sont particulièrement belles – et à divers correspondants, intellectuels, écrivains, hommes politiques. « La correspondance de François Mauriac constitue sa véritable autobiographie intime, celle qu’il n’a jamais écrite, par refus ou impossibilité de tout dire sur lui-même », affirme Jean-Luc Barré. Lire sa Correspondance donne envie de redécouvrir son œuvre.
FloriLettres
Édito février 2013. Par Nathalie Jungerman
François Mauriac, Correspondance intime. Prix Sévigné 2012
Édito